C'est bien parti. Mogador est fin prête pour accueillir son festival. La 14ème édition du festival d'Essaouira Gnaoua et Musiques du monde sera ouverte ce soir. Pas moins de 280 artistes nationaux et étrangers vont livrer 34 concerts en l'espace de quatre jours. Pour Neila Tazi, directrice et fondatrice du festival, cette édition va remettre l'Afrique au centre de sa programmation musicale. Des artistes talentueux viendront rendre hommage à la terre originelle, à cette Afrique imaginée et sublimée. Ainsi seront de la partie le Malien Salif Keita, le Somalien d'origine K'naan, l'Indien Trilok Gurtu et pratiquement tous les grands maâlems de la musique gnaouie qui sont programmés pour cette édition en concerts individuels et en fusion avec d'autres artistes. Né d'un sentiment d'urgence, celle de préserver une culture ancestrale et de valoriser une ville magique, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde est né grâce à la volonté d'une poignée de passionnés, a souligné Mme Tazi lors de la conférence de presse pour le lancement de cet évènement, rappelant que ce qui fut au départ un événement local pour initiés, a très vite été reconnu comme un événement novateur et fédérateur, un événement culturel où des générations de Marocains se pressent, de véritables retrouvailles entre un pays et un patrimoine musical trop longtemps oublié, un courant spirituel porteur de valeurs fortes de liberté, de fraternité et d'universalité, ajoute-t-elle. «Réputé par sa popularité, unique en son genre et évocateur de sa sereine ville d'Essaouira, cet événement novateur et fédérateur porte les valeurs fortes de liberté, de fraternité et d'universalité jusqu'au bout du monde », a souligné Neila Tazi, en dévoilant que le budget alloué à l'organisation de cette 14ème édition s'élève à 10.600.000,00 dirhams, alors que le festival avait démarré avec un budget de 60 millions de centimes lors de la première édition. Tazi a souligné que tant de défis ont été relevés, puisqu'en 13 ans le festival a réussi le pari de la fidélisation et de la diversification de ses publics, de ses partenaires, de l'attractivité touristique et de l'impact économique, de la mise en valeur d'un patrimoine ou encore de la découverte des nouveaux talents. Deux nouveautés marquent cette édition : l'ouverture sur les jeunes talents musicaux d'Essaouira à qui une scène sera dédiée et l'organisation d'une panoplie d'activités sportives, culturelles et éducatives pour les Souiris, ainsi que la mise en valeur de l'artisanat local à travers l'exposition des produits des coopératives féminines. Pour cette édition, il n'y aura pas que l'art gnaoui, mais le jazz aussi. Plusieurs figures emblématiques du jazz seront cette année au rendez-vous à Essaouira. Qui d'autres que Trilok Gurtu, Tigran Hamasyan ou encore Jazz Racines Haïti peuvent mieux exprimer le rapprochement entre cette musique transversale et celle des Gnaoua, indique les organisateurs dans un communiqué. Seul et en fusion avec Maâlem Mustapha Bakbou, Tigran Hamasyan donnera plusieurs concerts où sa technique et sa sensibilité se joindront au talent du musicien gnaoua, vendredi 24 juin à minuit au Bastion de Bab Marrakech et samedi 25 à 21h30 sur la scène Moulay Hassan. Pour ce qui est du Bastion Bab Marrakech, monument historique inscrit au Patrimoine Culturel Universel de l'Humanité par l'UNESCO, il accueillera lors de cette 14ème édition, des concerts inédits de fusion. Une ligne artistique exigeante a été soigneusement pensée pour coller parfaitement à la magie du lieu. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette édition un haut moment de la promotion du patrimoine culturel et musical gnaoui, mais aussi de la fusion des rythmes, du mariage des tempos et de la magie des sons.