La ministre de la Justice belge, Annelies Verlinden, a annoncé, lundi, la mise sur pied d'une commission spécialisée qui proposera des « solutions structurelles » à la problématique de la surpopulation carcérale devenue de « plus en plus critique ». Composée de magistrats, d'avocats, de représentants de l'administration et d'experts académiques, la commission doit à terme élaborer un plan apportant des solutions au phénomène actuel et des pistes pour le prévenir, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Le rapport définitif reprenant des recommandations concrètes est attendu pour septembre 2028 au plus tard. Selon elle, tous les maillons de la chaîne seront analysés, de l'enquête à l'exécution de la peine, en passant par la condamnation. « Nous optons pour une politique pénale orientée vers l'avenir. Pas des solutions de fortune, mais des réformes structurelles soutenues par l'expertise scientifique et l'expérience », a insisté la ministre. Lire aussi : Surpopulation carcérale : L'Observatoire marocain des prisons tire la sonnette d'alarme Parmi les membres indépendants, siégeront des juges de la Cour de Cassation, des procureurs généraux, des juges d'instructions, des professeurs en criminologie et en droit pénal, et des représentants du département de la justice. Un rapport intermédiaire est attendu dans les 18 prochains mois. La ministre a tenu, toutefois, à rappeler que les peines doivent bel et bien être purgées afin de pouvoir maintenir la confiance dans l'Etat de droit. « Mais il ne s'agit pas que de peines. Une personne qui commet un délit a souvent besoin d'être accompagnée. Sans investissement dans la prévention, l'enseignement, les soins de santé et la solidarité, nous continuerons à lutter contre les symptômes au lieu de nous attaquer aux causes réelles », a-t-elle conclu. Le Conseil central de surveillance pénitentiaire (CCSP) en Belgique a alerté, récemment, sur la situation « de plus en plus critique » dans les établissements pénitentiaires, relevant que les prisons sont « surpeuplées et compromettent gravement le respect des droits fondamentaux des personnes détenues ». Au 31 mars dernier, plus de 13.700 détenus devaient figurer derrière les barreaux pour 11.040 places disponibles, a indiqué l'organisme indépendant dans un communiqué. « Cette surpopulation expose les détenus à des traitements inhumains ou dégradants, et met en péril l'objectif même de la peine : permettre (leur) réinsertion dans la société dans des conditions dignes, à la fois pour la personne condamnée, la sécurité publique et tous les citoyens », a estimé le CCSP.