Le choix du nom « Le Lion Ascendant » par Israël pour désigner son opération militaire contre l'Iran n'est ni un hasard linguistique ni un simple coup de communication. Il s'agit d'une déclaration explicite d'un projet politique qui dépasse les objectifs militaires conjoncturels, visant à démanteler un régime considéré comme l'un des plus despotiques et sanguinaires de la région. Le nom en lui-même fait écho à l'emblème de l'Iran sous le règne du Shah Mohammad Reza Pahlavi, lorsque le lion trônait au centre du drapeau national en symbole de puissance, de souveraineté et d'ouverture sur le monde, avant que cette page ne soit effacée au profit d'un régime théocratique liberticide qui a étouffé la société iranienne sous une chape religieuse rigoriste. Le régime iranien actuel, imposé au peuple depuis 1979 par la répression et l'oppression, n'a engendré qu'un effondrement économique, un isolement diplomatique et des aventures militaires absurdes qui ont épuisé la région. Ce système gouverné au nom du « Guide suprême » ne représente en rien les aspirations de millions d'Iraniens qui sont descendus maintes fois dans les rues pour réclamer la liberté et rejeter l'instrumentalisation de la religion comme justification de la tyrannie. Leurs cris résonnent encore sur les places publiques, malgré les balles et les potences. La dénomination « Le Lion Ascendant » ne constitue pas seulement un rappel de l'ère du Shah, mais une gifle politique au régime actuel. Elle évoque explicitement l'émergence possible d'une alternative, s'élevant des cendres de la République islamique vers une nouvelle Iran, libérée de la poigne des turbans qui ont plongé le pays dans un tunnel idéologique obscur. Le message porté par l'opération israélienne dépasse la seule riposte militaire ou la lutte contre le programme nucléaire ; il met en lumière la faiblesse interne du régime et l'ampleur des fissures qui lézardent ses murs de l'intérieur, à travers les mouvements de contestation comme la montée du discours d'opposition en exil. Ce qu'Israël cherche à accomplir — et qui semble soutenu implicitement par certaines puissances internationales — ne se limite plus à contenir l'influence de Téhéran dans la région. Il s'agit désormais de démanteler entièrement l'architecture autoritaire du régime et de soutenir un projet politique alternatif, en phase avec les dynamiques contemporaines, loin des dogmes de la Wilayat al-Faqih (gouvernance du juriste-théologien) dépassée par le temps. Dans ce contexte, l'opération militaire revêt une dimension psychologique et politique particulièrement douloureuse pour le régime, car elle le confronte au miroir de son passé infâme, tout en révélant que l'ère de la manipulation des slogans religieux et du chantage, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, touche à sa fin. « Le Lion Ascendant » est bien plus qu'un nom : c'est un avertissement clair. Le régime qui a étouffé les Iraniens pendant des décennies ne fait plus peur à personne. Sa survie n'est plus un acquis, mais une cible légitime de démantèlement et de remplacement. En vérité, le vernis religieux dont se pare ce régime ne suffit plus à dissimuler sa corruption, ni à justifier la répression, ni à contenir l'aspiration profonde du peuple iranien à un changement radical.