Dans un avertissement teinté d'une certaine inquiétude, le Fonds monétaire international (FMI) révèle que l'Algérie se dirige à grands pas vers une crise financière étouffante, après que le déficit budgétaire a atteint des niveaux sans précédent, dans un contexte de dépenses publiques excessives et de politiques économiques et financières qualifiées d'improvisées et à court terme. Le dernier rapport de cette institution financière internationale ne fait aucun cadeau, mettant en lumière la racine du problème : une économie fragile dépendante des revenus des hydrocarbures et une gestion publique fondée sur la fuite en avant plutôt que sur une planification à long terme. L'Algérie, qui n'a pas profité de la reprise des prix du pétrole comme d'autres pays, a préféré poursuivre une politique d'achat de la paix sociale au lieu d'investir les recettes exceptionnelles dans des réformes structurelles qui auraient pu lui éviter ce sort. Les dépenses publiques ont augmenté de manière irrationnelle, les réserves en devises se sont érodées, le dinar a perdu une grande partie de sa valeur, et la seule alternative envisagée par le gouvernement est davantage d'emprunts ou l'impression de monnaie, ignorant complètement les conséquences de l'inflation et la dégradation du pouvoir d'achat des citoyens. Ce qui prête à la dérision, c'est que cet avertissement n'est pas une première, mais il survient cette fois dans un contexte international plus fragile, avec des marges de manœuvre de plus en plus réduites tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. L'insistance sur un modèle économique défaillant, basé sur la redistribution plutôt que sur la production, ne peut conduire qu'à une impasse. Et en l'absence d'une volonté politique réelle de provoquer une transformation économique radicale, l'effondrement financier n'est plus une hypothèse, mais simplement une question de temps. Aujourd'hui, l'Algérie fait face à une vérité nue : on ne peut pas cacher le déficit derrière des slogans, ni masquer l'échec avec des rapports officiels enjolivés. La crise arrive, et ceux qui ne la voient pas ferment délibérément les yeux sur la catastrophe.