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Renseignement marocain... Des racines historiques profondes à une ingénierie sécuritaire avancée face aux menaces de l'ère numérique
Publié dans Aldar le 15 - 08 - 2025

Par : Idrissi Kamal, président-fondateur de l'Institut R.O.C.K
« La meilleure façon de prévoir l'avenir, c'est de le créer » — Peter Drucker.
C'est à travers cette philosophie que l'on peut lire l'évolution du renseignement marocain, passé d'un outil souverain reposant sur des réseaux humains traditionnels à un système juridique et technologique intégré, capable de faire face aux défis sécuritaires d'un monde dominé par les guerres hybrides, les cyberattaques et les mutations technologiques rapides.
Depuis des décennies, l'information précise constitue une arme stratégique entre les mains de l'Etat marocain. Avant l'émergence des institutions modernes, le Makhzen s'appuyait sur un vaste réseau d'informateurs locaux pour surveiller les mouvements et événements. Après l'indépendance en 1956, le Maroc hérita de certaines structures de sécurité et de renseignement de l'époque coloniale et les développa selon ses priorités. Il créa ainsi des organes centraux comme la Direction Générale des Etudes et de la Documentation (DGED), orientée vers les dossiers extérieurs, la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST) pour contrer les menaces internes, ainsi que des services de renseignements généraux au sein de la police nationale et des unités spécialisées de la Gendarmerie Royale.
Le tournant juridique majeur intervint après le choc du 16 mai 2003, lorsque des attentats terroristes frappèrent Casablanca. Le Maroc adopta alors la loi 03-03 de lutte contre le terrorisme, ouvrant une nouvelle ère de « judiciarisation du travail de renseignement » et de coopération internationale. Avec la Constitution de 2011, la protection des droits individuels fut renforcée grâce à des dispositions garantissant le respect de la vie privée et la confidentialité des communications, permettant ainsi de concilier efficacité sécuritaire et garanties juridiques.
Aujourd'hui, la scène sécuritaire marocaine est dirigée par des figures de premier plan comme Abdellatif Hammouchi, cumulant la direction de la police nationale et de la DGST, favorisant une coordination sans précédent entre sécurité intérieure et renseignement, et Mohammed Yassine Mansouri, à la tête de la DGED, qui a consolidé la diplomatie du renseignement du Maroc à l'échelle régionale et internationale.
Le cadre juridique marocain s'est enrichi de textes avancés :
03-03 contre le terrorisme.
53-05 reconnaissant les transactions électroniques.
09-08 sur la protection des données personnelles.
43-05 contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
05-20 sur la sécurité des systèmes d'information et la protection des infrastructures critiques.
Le Maroc a également adhéré à des conventions internationales telles que la Convention de Budapest sur la cybercriminalité et la Convention 108+ pour la protection des données.
Mais les défis actuels sont d'une complexité croissante : du terrorisme globalisé aux guerres hybrides mêlant cyberattaques et campagnes de désinformation, en passant par la criminalité financière transfrontalière, ou encore les menaces de l'intelligence artificielle et de l'informatique quantique susceptibles de compromettre les systèmes de chiffrement. Face à cette réalité, les experts préconisent :
L'adoption d'une loi-cadre globale sur le renseignement définissant clairement pouvoirs et contrôles.
La mise à jour de l'article 108 du Code de procédure pénale pour intégrer l'environnement du cloud et des données chiffrées.
Le renforcement de l'application de la loi 05-20 via des plans sectoriels et des exercices nationaux de cybersécurité.
L'intégration du chiffrement post-quantique dans les infrastructures critiques avant l'arrivée de la menace réelle.
La création d'une agence nationale pour l'intelligence artificielle sécuritaire avec des garanties éthiques et juridiques.
La publication d'un rapport annuel public présentant le bilan du renseignement dans un cadre de transparence responsable.
À l'horizon 2030, le Maroc avance avec un long héritage de protection de la souveraineté et de la sécurité. Mais le prochain défi réside dans la capacité à anticiper plutôt qu'à réagir, et à disposer de la souplesse législative et technologique nécessaire pour s'adapter à des menaces en perpétuelle évolution. Dans un monde où la donnée est devenue le champ de bataille, miser sur un renseignement agile, légitime et à portée mondiale reste la clé de la sécurité nationale.


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