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Bugatti Royale : Summum du luxe !
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 11 - 07 - 2013

La Royale ! Aussi hautaine que son nom, aussi ambitieuse que possible : une voiture définitivement déraisonnable. Ettore Bugatti espérait sortir de ses perpétuelles difficultés financières en rehaussant encore l'ambition de ses modèles, déjà trop chers. Il destinait cette Type 41 aux grands de ce monde, mais la mise au point a été achevée au moment où le krach de 1929 avait ruiné bon nombre d'entre eux et ôtait brutalement aux autres le goût des dépenses somptuaires.
Mais Bugatti c'est d'abord l'histoire d'une famille. Le grand-père, Carlo, ébéniste d'art, a créé d'extraordinaires pièces uniques. Il a baptisé ses deux fils Rembrandt et Ettore. Le premier a été sculpteur, n'échappant que de très peu au destin que semblait programmer son prénom. Le second a été cavalier, ingénieur, inventeur et industriel.
L'entreprise qu'Ettore a créée à son nom, après avoir collaboré avec Mathis et Peugeot, a demeuré la plus fabuleuse firme automobile de l'avant-guerre. Bugatti est une marque élitiste. Elle n'hésitait pas à mettre sur le marché des modèles au prix totalement décalé et plaçait la perfection technique au-delà de tout, et même du progrès. Ettore était entêté: il dessinait des moteurs comme d'autres peignaient leurs toiles, et quand il était content du résultat, pas question de les retoucher. Vingt ans après tout le monde, les Bugatti avaient encore des culasses non-détachables, deux essieux rigides, des freins à câble…
Et puis il y a Jean. Le fils aîné d'Ettore, auquel son père avait interdit de piloter, mais qui a hérité de ses dons et traçait de belles carrosseries qui ont habillé les châssis de son père. Et, bien qu'autodidacte, Jean adorait la technique et travaillait sans cesse à arracher certains progrès. Le moteur de la Type 57, dont les deux arbres à cames apportaient un bien meilleur rendement, mais dérangeaient l'ordonnancement solennel du huit-cylindres en ligne, il en était largement l'auteur.
Ainsi que du châssis surbaissé, qui permettait à la grande 57 SC de concurrencer de pures voitures de course a priori bien plus maniables.
Mais pour la Royale, la Type 41, c'était une idée d'Ettore, pas de Jean. Difficile de se représenter aujourd'hui ce qu'elle signifiait alors. Un changement d'échelle. Par sa taille, d'abord : 6 mètres de long. Et surtout par sa cylindrée : 15 litres ! C'est un énorme huit-cylindres en ligne qui distribuait une puissance certes difficile à évaluer, mais considérable pour l'époque : entre 200 et 300 chevaux.
Pour l'époque, et aussi par la façon dont elle était obtenue : à seulement 1 700 tours par minute. Pas question, donc, d'accélérations rageuses et de hauts régimes stridents: la Royale se mouvait en silence. Ce qui n'impliquait nullement la lenteur. Le couple du moteur, disponible dès le démarrage, était tel qu'un seul rapport suffisait, du ralenti jusqu'à la vitesse de croisière, de l'ordre de 150 km/h.
La boîte disposait bien de trois vitesses, mais la première n'était vraiment utile qu'en cas de démarrage en côte, pour aider à arracher les 3 tonnes du carrosse, et la troisième était une surmultipliée, faite pour obtenir des vitesses qu'il est difficile de savoir si elles ont réellement été atteintes.
Nous parlons de 180, voire de 200 km/h. En 1929 : de tels chiffres étaient atteints en course et par quelques rarissimes sportives de route, jamais encore par une berline de voyage et, a fortiori, une limousine. La Type 41 s'accordait, régalienne, ces vitesses alors permises par la loi, qui n'avait tout simplement pas encore pensé à les interdire, parce que la technique les prohibait jusque-là. Changement d'échelle, encore, par le prix. Bugatti vendait 500.000 francs le moteur et le châssis nu, à charge pour le client de le faire carrosser, selon les mœurs en vigueur de l'automobile de luxe.
Un chef-d'œuvre de style et de technique. Et aussi un concept : la voiture la plus luxueuse du monde. Avec, en prime, une sculpture : sur le radiateur trônait un éléphant barrissant, œuvre de Rembrandt Bugatti.
Malgré la garantie à vie, la Royale ne s'est pas vendue. Même le roi d'Espagne Alphonse XIII, à qui elle a été présentée, a passé la main. Six exemplaires ont été construits (ou sept ? Il y a débat d'experts…). Ettore, faute d'acheteurs, en a usé personnellement quatre. Puis le colossal moteur a été recyclé sur un luxueux autorail Bugatti qui a battu le record du monde de vitesse sur rail.
Aujourd'hui, les six Royale trônent dans les musées. Six symboles d'un temps arrêté, six témoignages spectaculaires d'une période de l'histoire qui n'a jamais existé : des années 30 prospères et insouciantes…


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