Une grève générale a été observée mardi dans l'enseignement supérieur, la fonction publique et les collectivités locales. Le bureau national du Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNE-sup) a appelé l'ensemble des fonctionnaires de l'enseignement supérieur à observer une grève de 3 jours (23-25 septembre). La décision de ce débrayage s'explique en raison de la suspension du dialogue entre le ministère de l'enseignement supérieur et le syndicat. En effet, depuis la réunion qui a été tenue le 11 juillet dernier, aucun dialogue n'a été établi entre le ministère de tutelle et le syndicat. Le syndicat appelle à une réforme globale de l'enseignement supérieur et rejette la politique du ministère qui cherche, selon lui, à «en finir avec l'université publique». Mais les sujets qui fâchent sont le projet de loi 00/01 relatif à l'organisation de l'enseignement supérieur et la décision récente de relever l'âge de la retraite des professeurs-chercheurs. Rappelons à ce sujet que le ministère de la fonction publique et de la modernisation de l'administration avait déclaré que l'âge légal de départ à la retraite reste fixé à 60 ans pour l'ensemble des fonctionnaires et à 65 ans pour les enseignants-chercheurs de l'enseignement supérieur et des établissements de la formation des cadres. Le syndicat estime également que la création de nouvelles facultés privées est en contradiction totale avec les dispositions de la Charte nationale d'éducation et de formation, notamment l'article 173. Pour le secrétaire général du syndicat, Abdelkrim Madoun, la création de ces établissements «ne fait qu'épuiser les ressources humaines et matérielles des universités publiques». Le SNE-sup reproche au ministère de ne pas l'avoir consulté en prenant ces différentes mesures. Quant aux conditions de travail des professeurs chercheurs, le secrétaire général les juges «inadéquates». Vu la hausse des effectifs des étudiants, le syndicat appelle le ministère de tutelle à allouer davantage de moyens humains et matériels aux universités.