Il y a deux ou trois décennies, parler de voitures hybrides relevait de l'exotique, voire de science-fiction. Aujourd'hui, l'automobile fonctionnant en partie à l'électricité est bien une réalité auprès de nombreux constructeurs. Son développement est même devenu quelque chose d'impératif et une voie inévitable pour tout constructeur automobile qui se respecte et qui prend au sérieux son futur proche. C'est le cas de Kia Motors qui, contrairement à ce que l'on pourrait croire, travaille sur l'hybride depuis bientôt une décennie. Aujourd'hui, les résultats sont là, avec entre autres, la dernière génération de la Rio Hybrid, dont le contenu technologique provient à 100% de l'intelligentsia de KMC. Présentée au dernier Salon de Genève (en mars 2007), la Rio Hybrid nous a été proposée à l'essai au cœur même du centre de recherches et de développement de Namyang, localité située à une centaine de kilomètres de Séoul. Esthétiquement, cette Rio ne diffère en rien de la version quatre portes «normale» que l'on peut acheter chez Kia Motors Maroc. Une tricorps au look moderne et à la ligne harmonieuse et équilibrée. En revanche, la Rio Hybrid est bien différente sur le plan structurel. D'abord son coffre : initialement large, il se voit amputé de quelques litres de volume, afin d'accueillir la batterie du moteur électrique. Cependant, même de la sorte, la malle reste assez volumineuse pour recevoir des bagages. Mais peu importe, car pour nous autres journalistes, il est surtout question d'effectuer un essai (aussi bref soit-il) au volant de cette petite berline, afin d'évaluer sa conduite en mode hybride. Techniquement, cela signifie que le 1.4 litre essence de 90 chevaux est accouplé à un moteur électrique (synchrone à courant alternatif), de 12 kW et 95 Nm de couple, le tout étant associé à une boîte de vitesses automatique du type CVT (transmission à variation continue CVT). L'électrique fort en couple, à aimant permanent, qui est monté entre le volant moteur et la boîte, «assiste» le moteur à essence au démarrage, à l'accélération et dans les côtes. À allure constante, le moteur électrique se coupe, alors que dans les phases de décélération et de freinage, il fait office de récupérateur d'énergie en produisant du courant stocké dans un jeu de batteries nickel-hydrure de 144 Volt. Du coup, la Rio hybride peut rouler à180 km/h, tout en se contentant d'à peine 5,3 l/100 km d'essence. L'apport du bloc électrique lui autorise une économie de carburant allant jusqu'à 44% en comparaison avec une Rio de série (essence) et une baisse de 37% d'émissions polluantes, dont moins de 126 g/km de CO2. A bord de l'auto, seule l'instrumentation trahit l'identité hybride de cette Rio. Tout à droite, un compteur digital rond affiche le mode sur lequel évolue le véhicule : essence ou électrique. Tout en haut à gauche de cette même instrumentation, l'inscription «Auto Stop» s'illumine dès que la Rio Hybrid s'arrête totalement : cela correspond à une coupure instantanée et momentanée du moteur lorsque ce dernier n'est pas sollicité, comme dans un feu rouge par exemple. Puis dès que l'on effleure l'accélérateur, le moteur redémarre comme par magie.Bref, entre ce système qui est équivaut au «Start & stop» de Citroën ou à l'«Auto Start Stop» de BMW et l'autre dispositif qui permet la récupération de l'énergie du freinage, il apparaît que l'ingénierie de Kia Motors a tout simplement donné le meilleur d'elle-même. Tout cela nous amène finalement à croire fermement que Kia Motors sera bel et bien à l'heure pour les rendez-vous de demain, prêt à relever les défis technologiques du futur. Il se pourrait même que ce dragon automobile ait un peu d'avance sur pas mal de constructeurs européens. Qui sait ? • DNES à Hwasung (Corée du Sud)