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La probité de l'art
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 01 - 05 - 2002

L'histoire de Abdellah Lamrani avec le théâtre se confond avec la naissance de l'art dramatique dans notre pays. Cet homme modeste et intègre est l'un des plus grands comédiens du Maroc. Portrait.
L'amour de Abdellah Lamrani pour le jeu lui vient des spectacles de la halqa à la place Jemaâ El Fna. Il est né en 1941 à Marrakech. Enfant, il a voyagé à travers les récits des conteurs. Il a été en Iraq, en Inde, en Chine grâce aux histoires qui évoquent un ailleurs magique. Et puis, il a découvert le cinéma. Il avait quasiment établi demeure à la salle Idden à Marrakech.
Il regardait un film, le revoyait plusieurs fois, apprenait par cœur les répliques et les gestes des acteurs comme s'il était urgent pour lui de pénétrer le mystère d'un art qui a une emprise totale sur lui. L'amour du jeu le porta naturellement au théâtre. Il rejoint en 1956 la « troupe de l'étudiant » où il a joué le personnage théâtral par excellence : Hamlet. Dans ce rôle loge les composantes du théâtre tel que le conçoit Lamrani. La haute idée qu'il a de son art le met ainsi à l'abri des tentations auxquelles cèdent souvent ceux qui acceptent tout et n'importe quoi, rien que pour rester sous les feux des projecteurs. Il a continué à jouer en tant qu'amateur jusqu'en 1959, date à laquelle il a été choisi par une commission d'hommes de théâtre pour suivre une formation au Centre d'Art dramatique, dépendant du Ministère de la jeunesse et des sports.
C'est dans ce centre que Abdellah Lamrani a reçu l'enseignement théorique qui a complété le savoir qu'il a acquis par le jeu. Il a particulièrement été intéressé par les cours d'histoire du théâtre de Pierre Lucas et il est toujours reconnaissant à Albert Boutboul « qui m'a appris beaucoup en matière de mise en scène », précise l'intéressé. Après trois ans d'apprentissage au sein de ce centre, Abdellah Lamrani a rejoint la troupe nationale du théâtre populaire. D'emblée, il y a tenu un rôle principal. Celui d'un prince d'Andalousie dans le « Dernier acte », une pièce de Aziz Srourchni, mise en scène par Tayeb Saddiki. Il est resté longtemps dans cette troupe où il a joué beaucoup de Molière et notamment « Le malade imaginaire » dans une adaptation de Ahmed Taib El Alj, Kanfaoui et Tahar Ouaziz. La troupe a été dissoute, ce qui a obligé Abdellah Lamrani à chercher sa croûte ailleurs. Il a vécu pendant un an à Paris où il a fait des doublages de films. C'est à cette époque qu'il a joué dans le grand film de David Lean : «Lawrence d'Arabie ». De retour au Maroc, il a participé à la constitution de la troupe «Mamoura» en 1966. Lamrani y resta jusqu'en 1972. « Cette troupe correspondait pour les Marocains à ce qu'est la Comédie française dans l'Hexagone » dit avec nostalgie l'intéressé. Elle a été pourtant contrainte d'arrêter définitivement ses activités en 1972.
Abdellah Lamrani trouva alors refuge dans la RTM, en tant que comédien et metteur en scène, et y resta jusqu'à sa retraite. En contrepoint de son travail à la RTM, Abdellah Lamrani a assuré la mise en scène de plusieurs pièces de théâtre et joué dans des films. Il a tenu des rôles magistraux sur scène, dont celui d'Ibn Zaydoune et surtout l'inoubliable Abou Hayane Tawhidi, le rôle-titre d'une pièce mise en scène par Tayeb Saddiki. Abdellah Lamrani est un acteur doué. Il excelle aussi bien dans le rôle du méchant que de la victime. Il ne fait pas partie de ces acteurs auxquels colle une étiquette pendant toute leur carrière. Pétri dans l'argile des grands comédiens, cet homme n'en reste pas moins d'une grande modestie. Tous ceux qui le connaissent attestent son honnêteté aussi bien dans la vie que dans le jeu. Abdellah Lamrani est père de cinq enfants. Il est aujourd'hui retraité de la RTM.
C'est-à-dire qu'il peut se consacrer entièrement au jeu. « J'espère que les cinéastes et les dramaturges sauront exploiter ce que je peux faire. Je pense qu'il me reste tant à donner et que je n'ai encore rien fait» dit-il. Heureux les hommes qui sauront répondre à cet appel! Leur théâtre et leur cinéma n'en sortiraient que plus grands.


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