C'est pourquoi le président de la Cour lui a demandé de patienter en attendant qu'il lui pose des questions. Nous sommes à Casablanca. La salle d'audience de la chambre criminelle près la Cour d'appel est archicomble vu le grand nombre de dossiers examinés ce jour du mois de novembre. Au box des accusés, le jeune homme, célibataire, sans profession, continue à répéter devant la Cour: «Je n'ai tué personne, je n'ai tué personne». Mais les témoins attestent qu'il est le meurtrier. «J'ai assisté à leur bagarre», a assuré l'un d'eux à la Cour tout en précisant que le mis en cause était sous l'effet de la drogue. Le témoin, qui est le voisin de ce jeune suspect, a ajouté que le mis en cause avait déjà insulté sa propre mère qui a refusé de lui verser une somme d'argent avant de sortir de chez lui armé d'un couteau. Un autre voisin de son quartier, Essalmia, a affirmé qu'il brandissait son couteau tout en menaçant toute personne qui le croisait dans son chemin. «Ce n'était pas la première fois qu'il se comportait ainsi… À chaque fois qu'il se droguait, il réagissait de la sorte», a-t-il ajouté tout en affirmant que le défunt qui était un jeune homme de trente-et-un ans a tenté de lui expliquer qu'il devait respecter ses voisins. «Il s'est approché de lui tout en lui expliquant de jeter le couteau et rentrer chez lui pour dormir», a confirmé l'un des témoins devant la Cour. Toutefois, le mis en cause a fini par lui asséner un coup au niveau de la poitrine. Le jeune homme est tombé par terre, le sang coulait de son corps. La police a été alertée pour se dépêcher sur la scène du crime, mais le mis en cause avait déjà pris la poudre d'escampette. La victime qui a été évacuée par une ambulance a rendu l'âme à mi-chemin de l'hôpital. Le lendemain de son crime, le mis en cause a été arrêté à la gare routière Ouled Ziane s'apprêtant à quitter la capitale économique à destination de Khouribga. Verdict : 15 ans de réclusion criminelle.
