Le Maroc debout    Casablanca : La vérité sur des allégations de vol d'organes    Interview avec Paul Mamere : « Mon parcours n'est pas une exception »    Le Parlement panafricain demeure un organe sans autorité, vingt ans après sa création, déplore le Policy Center for the New South    Capacité future à épargner : perception pessimiste des ménages au T2-2025 (HCP)    Economie verte : la BERD octroie 55 M€ à Saham Bank pour appuyer les projets de développement durable    Ouezzane/Génération Green: Lancement de plusieurs projets de développement agricole et rural    Le Gabon adopte une nouvelle stratégie de développement du secteur de la pêche maritime    L'ancien président coréen Yoon Suk Yeol inculpé pour abus de pouvoir    La présidence syrienne annonce un cessez-le-feu immédiat à Soueïda    Défis climatiques et souveraineté : histoire d'eaux troubles    Euro (f) Suisse 25 : Cruelle désillusion pour les Bleues, l'Allemagne en demi-finale    FIFA/FRMF : Gianni Infantino salue les avancées du football marocain    CAN (f) 2024 : Pas de demi-finale Maroc–Algérie, les Lionnes affronteront le Ghana        Le détenu décédé à Nador souffrait d'une maladie incurable et bénéficiait des soins de santé nécessaires    Subventions aux œuvres cinématographiques : la commission dévoile la liste des bénéficiaires    Le Real Madrid lance son programme éducatif de football au Maroc    Hackathon national : quatre initiatives distinguées à Rabat    Bonus INTGVIEW. Lahcen Saâdi : « Les engagements du programme gouvernemental sont tenus »    Des enseignants marocains entament un programme inédit sur la Shoah en Europe centrale    Partenariat Maroco-Chinois Pionnier pour Stimuler l'Innovation en Santé et l'Intégration entre Médecine Moderne et Traditionnelle    La co-organisation du Mondial 2030 devrait générer plus de 100 000 emplois annuels au Maroc, selon Nadia Fettah    FC Barcelone: le retour au Camp Nou encore repoussé    Brahim Diaz va prolonger au Real    Lekjaa : Le Maroc prépare 2030 dans une logique de continuité et de durabilité    Ferhat Mehenni : Le régime algérien transforme Tala Hamza en base militaire dans le cadre d'un plan d'éradication des Kabyles    Le Maroc scelle un accord avec Boeing pour ériger cinq pôles aéronautiques d'excellence    Bruno Retailleau accuse l'Algérie de connivence avec l'immigration clandestine et prône une rupture nette    Le Maroc et l'UNESCO annoncent une nouvelle alliance pour promouvoir le développement en Afrique par l'éducation, la science et la culture    5G au Maroc : Un train de retard pour une technologie sur le déclin ? [INTEGRAL]    Les prévisions du samedi 19 juillet    Morocco National Hackathon supports digitalization for four local NGOs    Programme "Moussalaha" : 390 détenus bénéficiaires    Yaoundé vibre avec les « Renaissance Music Awards »    Pose de la première pierre du projet de valorisation du site archéologique de Sejilmassa    Peng Liyuan assiste à un événement sur l'amitié entre les jeunes chinois et américains    Selon le prestigieux institut américain WINEP, «Alger pourrait contribuer à persuader le Polisario d'accepter un modèle négocié d'autonomie, la proposition marocaine servant de canevas»    Ferhat Mehenni honoré lors d'une prestigieuse cérémonie internationale à Paris    Festival : Jazzablanca, un final éclatant de stars et de jeunes talents    Décès d'Ahmed Faras : le président de la FIFA rend hommage à la carrière exceptionnelle d'une légende du football africain    Marruecos extiende la alfombra roja a Jacob Zuma tras el acercamiento sobre el Sahara    El conflicto se intensifica entre la Unión Europea y Argelia    Nadia Fettah: « Tous les partenaires sont convaincus de la nécessité d'une solution consensuelle »    L'Humeur : Timitar, cette bombe qui éclate mou    Ould Errachid reçoit l'ancien président d'Afrique du Sud et leader du parti MK, Jacob Zuma    Festival des Plages Maroc Telecom : Une soirée d'ouverture réussie à M'diq sous le signe de la fête et du partage    Temps'Danse fait rayonner le Maroc à la Coupe du monde de danse en Espagne    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Côte d'Ivoire : L'heure de vérité
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 15 - 01 - 2003

Réunis à partir de ce mercredi à Paris, les Ivoiriens réussiront-ils à sortir d'une crise qui paralyse leur pays depuis quatre mois ? A quels compromis rebelles et pouvoir sont-ils prêts pour réconcilier la Côte d'Ivoire ?
Conséquence d'un flop diplomatique africain, l'organisation de la table ronde parisienne a pris des allures de dernière chance pour une Côte d'Ivoire qui traverse actuellement une des plus graves crises qu'elle ait connues depuis son indépendance en 1960.
Ironie de l'histoire, c'est son ancienne puissance coloniale qui a dû prendre les choses en main face à la démission progressive de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. Intervenue dès les premiers jours qui ont suivi le soulèvement du 19 septembre 2002, la France a justifié sa présence par des accords de défense avec le régime ivoirien et par la protection -puis l'évacuation- de ses ressortissants et des autres étrangers pris dans les combats. Pendant ce temps, l'Afrique de l'Ouest remplissait difficilement son rôle de médiatrice dans une crise qui risquait d'embraser toute la région. Les sommets d'Accra, fin octobre, puis de Dakar, en décembre, tout comme les pourparlers de Lomé ont rapidement montré leurs limites, alors qu'en novembre deux nouveaux groupes rebelles, le MPIGO et le MJP, faisaient leur apparition dans l'Ouest ivoirien.
Les combats ont alors repris en plein cœur de la zone cacaotière, véritable poumon économique du pays qui en est le premier producteur mondial. Des affrontements qui ont directement impliqué les troupes françaises, chargées d'assurer le respect du cessez-le-feu signé entre le MPCI et le pouvoir le 17 octobre. Critiquée de part et d'autre pour son manque de neutralité, Paris est pourtant venue combler le vide laissé par une CEDEAO divisée par les intérêts des uns et des autres dans cette crise.
Après une première tentative en décembre, la France a donc réitéré le 3 janvier, lors d'une visite-éclair de son chef de la diplomatie Dominique de Villepin son invitation à la table ronde à Paris. Tous les camps acceptent et le rendez-vous est fixé au 15 janvier. Lundi dernier, le Mouvement populaire ivoirien du grand ouest et le Mouvement pour la justice et la paix ont même rejoint le camp des signataires de la trêve générale -et provisoire- deux jours avant l'ouverture des pourparlers.
Ceux-ci sont-ils pour autant assurés d'une réussite ? Cette réunion de sept jours rassemble en tout cas les camps et les personnalités les plus opposés du pays.
Le pouvoir est représenté par Pascal Affi N'Guessan, actuel Premier ministre et président du Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo.
Les partis d'opposition sont au nombre de trois : le Rassemblement des républicains conduit par l'ex-Premier ministre Allassane Ouattara, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire dirigé par l'ex-chef d'Etat Henri Konan Bédié, et l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'ivoire du défunt général Gueï, assassiné le jour de l'insurrection, et représentée par son premier vice-président, Paul Akoto Yao. Les trois groupes rebelles sont évidemment aussi de la partie: la délégation du MPCI est emmenée par son secrétaire général Guillaume Soro, celle du MJP par le commandant Gaspard Déli, et celle du MPIGO par le sergent Félix Doh. Le défi de Paris est double. Les parties devront s'entendre sur une nouvelle composition politique du pays face à l'échec cuisant de la « réconciliation nationale » lancée par le président Gbagbo en octobre 2001.
Ce volet replacera inévitablement le cas Ouattara, écarté de la vie politique depuis 2000 pour soupçon de «non-ivoirité» et actuellement en exil en France- au premier plan. Les parties devront aussi résoudre le conflit entre les rebelles et le gouvernement. Un défi de taille lorsque l'on sait que les uns – qui devraient afficher un front uni - réclament le départ de Laurent Gbagbo et la convocation d'élections anticipées, et que l'autre fait d'un préalable à toute discussion, le désarmement des rebelles.
Le président ivoirien a par ailleurs lui-même lancé un «plan de sortie de crise» soumis aux participants de la table ronde. Il prévoit notamment un gouvernement de rassemblement et de réconciliation et l'organisation d'un référendum sur plusieurs questions : celle de d'éligibilité au poste de président, celle de la propriété foncière et celle de la nationalité (passage du «droit du sang» au «droit du sol»). Ce plan pourra-t-il servir de base pour un compromis ? Répond-il au malaise xénophobe réveillé par cette crise dans une société pourtant historiquement pluriethnique? Une diversité cultivée par Houphouët Boigny en son temps mais que, de l'avis du président sénégalais Wade - qui s'exprimait mardi dans les colonnes du journal ivoirien L'Intérêt-, l'actuelle «classe politique n'a pas été capable de gérer». Quelle gestion les participants de la «conférence de conciliation» qui se déroule précisément à Linas-Marcoussis, près de Paris, feront eux de la crise ? Cette réunion, présidée par Pierre Mazeaud, membre du Conseil constitutionnel français, assisté de délégués de la CEDEAO, de l'Union africaine et de l'ONU, sera suivie les 25 et 26 janvier d'un sommet des chefs d'Etat de la région ouest-africaine, en présence du secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.