Dans un entretien accordé à L'Équipe ce jeudi 3 juillet, Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), a évoqué les principaux défis qui attendent le Maroc à l'approche de la Coupe d'Afrique des Nations 2025. Il a également parlé des objectifs de la sélection nationale, de la Coupe du Monde 2030 ainsi que de la question sensible des joueurs binationaux. Concernant la CAN 2025, Lekjaa estime que l'enjeu dépasse largement le simple cadre sportif. « Sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, accueillir la CAN est une opportunité pour rappeler l'histoire millénaire et la richesse culturelle du Maroc », a-t-il expliqué. Pour lui, cet événement représente avant tout une occasion de mettre en avant l'image d'un Maroc moderne et d'une Afrique dynamique. Au sujet des infrastructures, le patron du football marocain se veut rassurant : « Tous les stades sont prêts, notamment ceux de Rabat et Tanger qui accueilleront aussi des matchs du Mondial 2030. Cette CAN sera organisée avec des standards dignes de la Coupe d'Europe ou de la Coupe du Monde. Les neuf stades répondent aux normes internationales, et les conditions d'accueil et de préparation des 24 équipes participantes seront optimales », a-t-il précisé. Pour Fouzi Lekjaa, l'organisation de cette compétition continentale doit permettre à la Confédération africaine de football de franchir un cap : « Plus l'événement est bien organisé et valorisé, plus il génère de revenus, ce qui permet un meilleur développement et une redistribution accrue », a-t-il analysé. Interrogé sur la participation éventuelle de l'Algérie et la venue de ses supporters, Lekjaa a tenu à apaiser toute inquiétude : « Sa Majesté le Roi a toujours affirmé que le Maroc reste une terre accueillante pour les Algériens. Beaucoup vivent ici et connaissent la qualité de cette cohabitation. Les supporters algériens seront reçus avec la même hospitalité chaleureuse ». Sur le plan sportif, l'ambition est claire : « Le Maroc occupe la première place africaine depuis plus de deux ans et se classe douzième au niveau mondial. Nous disposons d'un groupe talentueux et d'un leader comme Achraf Hakimi. Nous voulons décrocher cette CAN, la deuxième après celle de 1976. Ce n'est pas un rêve mais une ambition légitime », a affirmé Lekjaa. Le parcours historique des Lions de l'Atlas lors du Mondial 2022 reste un moteur de motivation. « Nous avons prouvé que nous pouvions rivaliser avec les plus grands. Face à la France, nous avons ressenti une frustration, mais cela nous a donné la conviction que tout est possible. Cela servira aussi d'exemple pour les équipes considérées comme "petites" », a-t-il ajouté. Lekjaa se projette déjà vers les prochaines échéances mondiales : « En 2022, nous étions une équipe issue du quatrième chapeau, qui a franchi les premiers tours et atteint les demi-finales, avec l'impression que nous aurions pu aller plus loin. Cela doit nous pousser à croire en nos capacités pour 2026 et 2030 ». Abordant la question des joueurs binationaux, Lekjaa plaide pour le respect de leurs décisions : « La nationalité sportive est un choix qui dépend du projet proposé et des ambitions personnelles du joueur. Il faut savoir accepter cela. Prenons l'exemple de Lamine Yamal, dont le nom complet est Amine Jamal. Il a choisi l'Espagne, et personne ne lui en tient rigueur. Nous le soutenons et lui souhaitons un grand succès ». En guise de conclusion, il a déclaré : « Dans la vie, il y a des surprises heureuses et d'autres moins bonnes. Nous souhaitons à Lamine Yamal le meilleur, et plus il brillera, plus il inspirera les jeunes Marocains ».