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Lettre du tourisme : De la sécurité
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 24 - 11 - 2006

Après une petite pause, la lettre hebdomadaire du Tourisme d'Abdelhadi Alami revient avec un regard toujours différent posé sur l'actualité touristique nationale et une dose d'humour qui n'enlève rien au sérieux du débat.
Les touristes étrangers sont souvent surpris quand ils s'entendent dire au sujet d'une ancienne ville comme Fes ou Marrakech que son âge se mesure en siècles à deux chiffres. Le Maroc n'est pas né d'hier. C'est un Etat où la Monarchie règne depuis Idriss 1er il y a plus de 12 siècles ; depuis exactement le 5 février 789. Et c'était la naissance du Maroc, deuxième Etat musulman après l'Andalousie à s'émanciper du califat de Baghdad.
Idriss 1er, petit-fils d'Ali et de Fatima, la fille du Prophète, est le 1er monarque d'une lignée de descendants qui ont instauré au Maroc une tradition de pouvoir modéré et fédérateur. Les conflits de personnes n'ont pas manqué à certaines époques, mais le peuple marocain n'a jamais rien trouvé à redire à cette forme de gouvernance qui est la justification réelle de la sécurité dont bénéficie le Royaume. Il ne faut pas se tromper, ce ne sont pas les quelque 50 mille agents de l'ordre qui encadrent les trente millions de Marocains que nous sommes, qui nous assurent à eux seuls, sécurité et quiétude. Il y a autre chose.
La sécurité que ressent l'étranger en foulant le sol marocain a son explication dans le caractère doux, conciliant, tolérant et hospitalier des Marocains, qu'ils soient d'origine berbère ou arabe. Le peuple marocain n'est pas agressif. La civilisation millénaire, qui est la sienne, a poli son caractère et façonné son comportement. Cela ne l'a pas empêché bien entendu à l'occasion, de défendre son intégrité et sa liberté. En effet, de tous les états musulmans, le Maroc est l'un de très rares pays à avoir préservé son indépendance durant tous les longs siècles de son existence.
D'aucuns peuvent évoquer à propos de la sécurité, les évènements sanglants qui ont surpris les Marocains à travers les attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca.
Ce genre de dérapage doit être d'abord assumé par tous les responsables chargés de l'enseignement depuis l'indépendance en 1956. Pour des raisons diverses, les départements ministériels ont planifié, décidé et organisé des programmes d'enseignement qui ont orienté des milliers et des milliers d'étudiants vers les universités religieuses. Ces dernières ont fabriqué, hélas, à côté de bons et sérieux doctes en théologie, de pauvres bougres, détachés complètement de la réalité religieuse et spirituelle. L'échec de l'enseignement au Maroc qui produit encore plus de chômeurs que de candidats fiables, pouvant être facilement intégrés dans le processus de développement, est donc patent. Il ne date pas d'aujourd'hui. Si aucune réforme sérieuse et réaliste n'est entamée rapidement dans ce domaine les constats catastrophiques enregistrés aujourd'hui finiront par devenir demain des constats de désastre.
Le Maroc n'a pas de pétrole, il se doit de concentrer tous ses efforts sur le développement humain. L'alphabétisation des masses, la formation technique et la recherche scientifique devront être la priorité de ses priorités. De façon à ce qu'il puisse couvrir d'abord ses besoins, en évolution constante et un jour peut être, exporter le savoir de ses hommes et de ses femmes à l'extérieur du Royaume. Les simples ouvriers marocains expatriés ne sont-ils pas aujourd'hui les premiers pourvoyeurs de devises?
La sécurité, c'est aussi chercher constamment à trouver des répliques, au quotidien, au problème des ventres creux et à l'angoisse de tous ceux qui ont besoin de bénéficier d'insertions sociales efficaces et Dieu Seul sait combien ils sont de plus en plus nombreux. La mendicité, qu'elle soit spontanée ou organisée et les dimensions qu'elle prend dans les villes et les communes notamment les grandes cités touristiques ont de quoi donner l'insomnie .Elles ont digéré de l'intérieur tous les palliatifs qui leur ont été appliqués.
Aujourd'hui, ces maux doivent être éradiqués à la base par l'insertion forcée, et au besoin à travers des sanctions légales notamment pour les récidivistes et tous ceux qui en font un métier.
Les flambées sporadiques de la petite délinquance sont-elles la résultante de l'application sur le terrain des principes des droits de l'Homme appliqués quelquefois à des individus qui ne sont pas encore un produit fini de celui-ci.? Devons-nous nous plaindre outre mesure de certains dérapages alors que dans le monde entier, surtout industriel et développé, la violence et l'agression et toutes leurs conséquences sont de simples faits divers? N'est-ce pas là le prix à payer à l'émancipation des mœurs, au développement économique et à l'essor des libertés ? Mais il faut reconnaître malgré tout que Casablanca n'est pas, Dieu merci, Rio de Janeiro, Mexico, Chicago ou Lagos où la criminalité est monnaie courante. Les efforts entamés dans ce domaine devront cependant être poursuivis, tambour battant. Déjà l'élite de la police est de plus en plus jeune, diplômée et compétente.
Le Maroc qui n'a qu'un demi siècle de "modernité" ne doit assurément pas, paniquer, mais il ne doit pas pour autant continuer à faire l'impasse sur la réforme de l'enseignement et l'encadrement sécuritaire moderne tant de proximité qu'à distance. Sur un autre plan mais qui n'est pas tout à fait étranger à la sécurité, il y a le désespérant retard de l'information. Si le Royaume prétend devenir au cours des deux décennies à venir la première puissance économique, culturelle et sociale du Maghreb, et il a les moyens d'y arriver, il a tout à fait intérêt à hisser sa communication au moins au niveau du petit pays de Qatar: (11.000m2 et 2 millions d'habitants) qui, grâce à Al Jazeera, impose sa présence sur la scène internationale. Qui peut blâmer ceux qui prétendent que le style de l'information chez nous date presque de l'âge de la pierre au vu de l'évolution vertigineuse des techniques de l'audiovisuel et que les messages économiques, culturels et sociaux véhiculés donnent à pleurer? Peut-on penser un instant que ce genre de communication est en mesure d'accompagner les opérateurs du tourisme, publics et privés, auxquels nous avons confié le soin de nous installer dans le développement durable à deux chiffres ?
Est-il un secret même pour le bachelier du cru que l'essor économique est un tout et que l'information et la sécurité doivent se développer de pair avec le reste. N'avez-vous pas relevé de temps en temps des informations dans la presse écrite louant les mérites de telle brigade de police qui a réussi à "filer " avec succès un touriste de telle ou telle origine pour finir par forcer la porte de son logement loué et l'arrêter pour consommation d'alcool en compagnie de jeunes filles du pays ? Y a-t-il eu plainte de voisins, de personnes victimes d'agressions caractérisées, de dénonciations pour délit en rapport avec la drogue ou la prostitution organisée ? Pas systématiquement. Toujours est-il que les touristes qui ont vécu ces expériences se plaignent plus de l'étalage dans la presse de leur aventure que des déboires liés à leur arrestation et souvent à leur expulsion. Les taux de retours s'en ressentent bien entendu.
Et entre, nous cet alcool bu a bel et bien payé ses impôts. S'il est d'importation, les services douaniers ne lui ont fait aucun cadeau. Et puis personne n'a besoin de recourir à la contrebande pour se le procurer. Il se vend dans les grandes et petites surfaces, même au fin fond de la médina, au vu et au su de tout le monde. Alors si on doit être condamné pour l'avoir bu, pourquoi le vendre au grand jour et s'il est prohibé pourquoi ne pas sanctionner ceux qui le proposent sur les achalandages ?
Une anecdote. Un couple de jeunes se présentent devant la porte d'une boîte de nuit. L'agent de l'ordre spécialement affecté à cet office pour veiller à ce que les clients ne soient pas dérangés, les salue courtoisement. Ils s'enfoncent dans la pénombre attirante du dit lieu, confiants et souriants. Ils ont bu et dansé, tout à fait normalement conformément à l'ordre des choses qui semble établi. Hélas, à la sortie, vers trois heures du matin le même agent de l'ordre les accoste, à quelques mètres de la boîte pour leur demander de prouver qu'ils sont mari et femme et pourquoi ils ne marchaient pas tout à fait droit ? Rien de grave, l'affaire a fini par s'arranger, à la marocaine, mais l'histoire est révélatrice d'un désordre qui doit s'arrêter. Il est grand temps d'enrichir la Vision 2010 par de nouveaux chapitres concernant la nécessité d'assurer le bien-être des touristes mais aussi des nationaux dans le cadre d'un contexte légal sans ambiguïté.


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