Maroc-Azerbaïdjan : signature d'un accord d'exemption de visas    Mahdi Elamrani Jamal : « CMB continuera à développer son cœur de métier »    Maroc-OCDE : consolidation du partenariat    Automobile : rebond des ventes en avril…    Port de Tarfaya: Hausse de 51% des débarquements de pêche    Les températures attendues ce lundi 6 mai 2024    Le temps qu'il fera ce lundi 6 mai 2024    TCR World Tour Marrakech 2024 : Le pilote chinois Kingwa Ma remporte la 11ème édition    Blanchiment d'argent : Après cinq ans de réforme, le Maroc livre un bilan honorable    L'Algérie autorise l'atterrissage d'un avion en provenance du Maroc suite à une urgence médicale    Espagne : interception de 18 migrants clandestins algériens, deux passeurs devant la justice    La Libye réitère son opposition à une Union maghrébine sans le Maroc    Eredivisie : Ismael Saibari et le PSV Eindhoven champions à deux journées de la fin    L'attitude de Cristiano Ronaldo fait encore mouche en Arabie Saoudite    Liga : Brahim Diaz s'exprime sur le sacre du Real Madrid    Abde Ezzalzouli aurait tenté de convaincre Lamine Yamal de choisir le Maroc    Le projet de l'autoroute Fès-Tétouan bientôt programmé    Les Accords d'Abraham montrent une résilience au milieu des tensions    Les températures attendues ce dimanche 5 mai 2024    France : Le maire de Bourg-en-Bresse porte plainte contre des «affiches islamophobes»    Banjul : Le Sommet de l'OCI salue le rôle de SM le Roi dans le soutien à la cause palestinienne et la protection des sacralités islamiques à Al Qods    Banjul. Le Sommet de l'OCI salue le rôle de SM le Roi Mohammed VI dans le soutien à la cause palestinienne    Les couleurs du ciel de ce dimanche 5 mai au Maroc    King Mohammed VI condemns Israel's aggression on the Gaza Strip    Libya reiterates its opposition to a Maghreb union that excludes Morocco    La circulation fiduciaire dépasse 400 MMDH à fin mars    Sa Majesté le Roi adresse un discours à la 15è Conférence au Sommet de l'OCI    L'ONMT relie Gran Canaria à Ouarzazate avec Binter    Coupe du monde de futsal (Ouzbékistan-2024): Le tirage au sort prévu le 26 mai    Espagne : interception de 18 migrants clandestins algériens, deux passeurs devant la justice    Le Burkina Faso réitère son soutien à l'Initiative royale de la Façade Atlantique    Banjul : Série d'entretiens de M. Bourita en marge du 15è sommet islamique    Le Maroc et l'Azerbaïdjan signent un accord d'exemption mutuelle de visa    Afrique du Sud: l'ANC reporte l'audience disciplinaire de Zuma par crainte de violences    Alger élargit le champ de son différend avec Rabat au domaine sportif à des desseins politiques    Tennis : Aya El Aouni, en vedette à Antalya !    Vague de chaleur de mardi à vendredi dans plusieurs provinces du Royaume    Sidi Kacem : L'élimination de la rougeole est une priorité provinciale    MAGAZINE : Abdallah El Hariri, peintre à pinceaux tirés    Cinéma : Descente d'El Maanouni à New York    Musique : A Jazzablanca, Dulfer quitte Prince pour Ennaira    La Libye réaffirme son rejet d'une union maghrébine sans le Maroc    Agadir : Les autorités ont-elles interdit la création du comité de soutien au «peuple kabyle» ?    Tinghir et Ouarzazate: Trois accords signés pour favoriser le développement territorial    La 26e édition du festival Jazz au Chellah, du 10 au 12 mai    Près de 29 millions de dhs pour le développement territorial des provinces de Tinghir et Ouarzazate    Journée internationale du Jazz 2024: Tanger brille de mille feux avec un concert historique mondial    Nador : le beau-livre d'un Maroc gagnant    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Sidi Moumen : viol de sépultures
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 09 - 01 - 2007

Les stèles de 853 tombes au cimetière de Sidi Moumen ont été détruites dans la nuit de lundi à mardi dernier. Les habitants du quartier dénoncent un acte de barbarie sans précédent.
Ce matin ne ressemblait pas aux autres. Au cimetière de Sidi Moumen Casablanca, une fourmilière d'hommes et de femmes erre autour des tombes, l'air déboussolé. «Mais pourquoi viennent-ils déranger les morts, aussi ? », un refrain unanime et des regards amères devant ce spectacle de dégâts, du vandalisme commis sur des tombes, la nuit de lundi à mardi dernier. Des stèles écrasées, d'autres arrachées de leurs tombes et des morceaux de pierres, portant l'inscription des noms des personnes enterrées, éparpillés un peu partout. Les habitants de Sidi Moumen n'en croient pas leurs yeux et plusieurs d'entre eux sont venus en courant ce lundi pour vérifier la tombe d'un proche. Nadia Kenzi et Yamna Rahbi, qui habitent dans un immeuble dans la 13ème rue à proximité du cimetière, viennent de découvrir que les stèles des tombes de leurs maris ont été complètement détruites. L'acte incompréhensible les laisse muettes, choquées. L'une comme l'autre venait d'enterrer son conjoint, il y a moins d'un an. Aujourd'hui, leur douleur est double tout comme ces familles à la fois attristées et furieuses de constater les faits. Qui en est responsable ? La police judiciaire devra tirer les choses au clair après son enquête. Mais, pour l'instant, certains des habitants n'hésitent pas à diriger leurs accusations vers les extrémistes. « Ce sont les barbus qui ont commis cet acte. Les jeunes du quartier n'auraient jamais osé faire une chose pareille ! », s'exclame cet habitant. Il n'est pas le seul à y croire, en tout cas. Plusieurs, ici, affirment que les islamistes extrémistes contestent les stèles et les épitaphes au point de vue religieux. « Pour eux, les tombes ne doivent ni être visibles ni porter des plaques de quelconque nature. Elles doivent, selon eux, être plates, collées à la terre. Je me demande comment peut-on reconnaître nos défunts sans plaque ? », confie cet homme.
Pas de suspect crédible, puisqu'il n'y a pas de témoins oculaires des faits. « Cela s'est passé entre 4h et 5h du matin et je n'ai rien vu, ni entendu. Sinon, j'aurais appelé les autorités », déclare Mohamed, le vieux gardien (60 ans) qui n'a découvert le spectacle de désolation que quatre heures plus tard. « C'est un Fiqih qui m'a appelé vers 9h du matin pour me dire que des tombes ont été endommagées. Ensuite, j'ai fait appel au caïd», raconte le gardien.
Elles sont 853 tombes à avoir été la cible de cet acte de vandalisme. Un nombre très important par rapport à des faits semblables qui ont eu lieu, il y a quelques années. «En 2000 et en 2001, une soixantaine de tombes a connu le même sort. Depuis ce temps, le cimetière n'a plus fait l'objet de ces attaques, mais, maintenant ça reprend !», constate Mohamed. Si ce dernier affirme n'avoir rien entendu, c'est parce que le cimetière est très vaste (à peu près 10 hectares) et que l'attaque s'est produite bien loin du lieu où il habite. «Les responsables connaissent certainement la zone. Ils ont choisi des tombes très éloignées de l'entrée du cimetière et de là, voyez-vous, ma demeure est invisible !», montre-t-il en dirigeant son index vers le lieu où il habite. Il faut, également, souligner que Mohamed n'est chargé de la sécurité des lieux que durant le jour. « Nous avons essayé de sécuriser et d'organiser les lieux en mettant tout au tour une muraille pour qu'il n'y ait qu'une seule entrée et que le gardien puisse faire son travail », indique Saïd Khaoua, directeur des affaires administratives de l'arrondissement de Sidi Moumen, venu, ce matin, pour inspecter les lieux. La muraille construite autour de ce vaste cimetière n'a pas réussi à décourager les attaques qui ont été commises, sans doute, par un groupe de plusieurs personnes. Les raisons quelle qu'elles soient ne pourront jamais légitimer l'acte de barbarie en soit et le non-respect des morts. «Ce cimetière existe depuis plus de 40 ans. Il fait partie de notre histoire. Tous nos défunts y reposent. Alors, laissons-les tranquilles !», lance ce père de famille. La paix, nos cimetières semblent en avoir grand besoin. Le vieux gardien du cimetière de Sidi Moumen en sait quelque chose. Avant d'y travailler, il a été dans plusieurs autres, dont celui de Sbata. Pour lui, le vandalisme dans les cimetières est devenu monnaie courante face auquel il faudra passer par le renforcement de la sécurité de jour comme de nuit. Une mesure sans laquelle ce phénomène aura toutes les chances de s'amplifier. A Sidi Moumen, c'est déjà le cas.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.