En Afrique, le Maroc figure parmi les principaux producteurs et exportateurs d'avocats, aux côtés du Kenya et de l'Afrique du Sud. Après une campagne 2024/2025 historique, la filière se retrouve fragilisée par la dure réalité des aléas climatiques. Le Maroc prévoit une forte contraction de sa production d'avocats pour la campagne 2025/2026. Les prévisions tablent sur environ 80 000 tonnes, contre un record de 115 000 tonnes récoltées l'année précédente, soit une baisse estimée à près de 30 %. C'est ce qu'a révélé Abdelkrim Allaoui, président de l'Association des producteurs d'avocats de la région du Gharb [principale zone de production du fruit, NDLR], qui se confiait au site spécialisé Fresh Plaza le mercredi 13 août. Les conditions climatiques défavorables observées au printemps et en été 2025 expliquent en grande partie cette chute. Entre mars et mai, des températures anormalement basses et de fortes pluies ont perturbé la floraison. Puis, du 28 au 30 juillet, une canicule intense a frappé les principales zones de production, avec des pics de 40 °C à Kénitra et jusqu'à 49 °C à Moulay Bousselhem, entraînant une chute prématurée des fruits. Lire aussi | Le Maroc exporte 834 millions d'euros de fruits et légumes vers l'Espagne en 5 mois seulement Les perspectives restent fragiles, car la saison pourrait encore subir l'impact de tempêtes et de vents violents en octobre, période cruciale avant la récolte. Si ces phénomènes se produisent, le volume final pourrait être inférieur aux 80 000 tonnes anticipées. Cette incertitude pèse déjà sur les acteurs de la filière, qui craignent une réduction marquée des volumes destinés aux marchés étrangers. Avec environ 90 % de la production nationale exportée, cette baisse aura des conséquences économiques notables. Les producteurs devront intensifier leurs efforts agronomiques — amélioration de l'entretien des vergers, sélection de fruits de plus gros calibre — afin de limiter les pertes et préserver la qualité. Toutefois, ces ajustements risquent d'augmenter les coûts de production et de modifier la dynamique des prix sur les marchés d'exportation. Lire aussi | Culture d'avocats: producteurs et exportateurs se frottent les mains Si, pour l'heure, aucune projection n'a encore été formulée sur ce segment d'activité, la mauvaise santé de la filière marocaine pourrait rebattre à nouveau les cartes dans la hiérarchie des exportateurs africains du fruit. À l'issue de la campagne 2024/2025, le Royaume est devenu le deuxième exportateur du continent, derrière le Kenya mais devant l'Afrique du Sud, avec 100 000 tonnes expédiées vers les marchés internationaux. Il faut noter que la filière sud-africaine qui n'a encore jamais franchi la barre des 100 000 tonnes, a exporté 82 784 tonnes d'avocat en 2024, selon la plateforme Trademap, signant ainsi une quatrième année consécutive de hausse de ses expéditions.