Nasser Bourita et Cho Hyun réaffirment la volonté du Maroc et de la Corée du Sud d'élargir leur partenariat économique et diplomatique    Sahara : Antonio Guterres met en avant la coopération exemplaire du Maroc avec la Minurso    Cybercriminalité: Le Maroc signe le Traité de l'ONU à Hanoï    Le Maroc se hisse parmi les trois premiers exportateurs de pastèques du MENA, avec un prix record de 962 dollars la tonne    Tanger: Plus de 400 MDH pour la réduction des disparités territoriales et sociales    Les 500 Global 2025: Tanger-Tétouan-Al Hoceima pèse 15 % de l'économie nationale    Agadir: Réception de 70 nouveaux autobus de transport urbain    Argentine : Le président Milei ouvre le marché des changes aux Américains    CAN Maroc-2025: Vente record de plus de 250.000 billets en trois jours    CCAF : L'OCS rejoint le Wydad en phase de groupes    Aéroport Mohammed V : Arrestation d'un terroriste russe recherché par Moscou    À El Kelâa des Sraghna, la police saisit 2 040 comprimés psychotropes et arrête deux trafiquants présumés    Agadir: Installation de Nabil Hamina, nouveau président de l'Université Ibn Zohr    Bien boire, bien manger... et se marrer!    Une plateforme électronique pour faciliter l'intégration des Marocains d'Allemagne    Essaouira : le Festival des Andalousies Atlantiques fête son 20ème anniversaire    Droits humains et électoraux : Amina Bouayach reçoit l'Ordre du mérite 2025 à Madrid    Sahara : L'Algérie critique le lobbying de la France et des Emirats arabes unis à l'ONU    Morocco's Atlas Lionesses fall to Scotland 2-1 in Casablanca friendly    Sahara: Argelia critica el cabildeo de Francia y Emiratos Árabes Unidos en la ONU    Marsa Maroc y CMA Terminals desarrollarán terminal de contenedores en Nador West Med    Diaspo #412 : Karisma Rashard, quand le football unit le Maroc et le Chili    SM le Roi adresse un message de condoléances et de compassion aux membres de la famille de feu Mohamed Razin    Match test : Les Lionnes s'inclinent face à l'Ecosse    CAN Maroc 2025 : Les chaînes détentrices des droits de diffusion dévoilées    Inauguration de l'Organisation internationale de la médiation à Hong Kong pour renforcer le droit international    Maroc - Algérie : Les chances de la Pax Americana [INTEGRAL]    Scandale politique en Algérie : la fuite d'un sénateur vers l'Espagne, signe d'un régime à bout de souffle ?    La police espagnole retrouve le tableau de Picasso disparu lors d'un transfert    Le Maroc parmi les pays intéressés par la plate-forme américaine HADES de renseignement aéroporté    Port Nador West : Marsa Maroc et CMA CGM scellent un accord    Le Maroc et le Kenya approfondissent leur coopération maritime et logistique, Rabat soutient la candidature de Nairobi au Conseil de l'OMI    La position du Kenya sur le Sahara balise la voie à une coopération maritime renforcée    Le Wydad de Casablanca surclasse Asante Kotoko et accède à la phase de poules de la Coupe de la confédération    Revue de presse de ce samedi 25 octobre 2025    Coupe du monde féminine U17 : La sélection nationale progresse au fil des matchs    Médiateur du Royaume: L'accès à la plateforme MARFI9I ouvert aux usagers du «Pass Jeunes»    Domaine privé de l'Etat : 148 projets approuvés pour une superficie globale de 20.771 Ha au S1-2025    Energie : le pétrole bondit après les sanctions américaines sur deux groupes pétroliers russes    Académie des Arts : la Fondation Al Mada donne un nouvel élan à la jeunesse créative    « Croissance » : un voyage gospel entre ciel et terre    Tiflet accueille le Festival "NAFAS", un espace de dialogue et de créativité pour la jeunesse    Football : 50 ONG appellent Fouzi Lekjaa à intégrer l'amazigh    CAN 2025 : Voici le calendrier des Lions de l'Atlas dans le Groupe A    Téhéran étend méthodiquement son influence politique, économique et religieuse en Tunisie pour garantir un ancrage en Afrique du Nord alerte un rapport israélien    France : Le Maroc s'invite à l'Olympia pour les 50 ans de la Marche verte    Mohammed VI exprime ses condoléances à la famille d'Abdelkader Moutaa    Météorologie : Le Maroc et la Finlande signent à Genève un mémorandum d'entente    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Voyage à haut risque de Nicolas Sarkozy en Algérie
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 03 - 12 - 2007

Entre l'Algérie et la France, ce n'est pas la lune de miel. Sur fond de comptes historiques non réglés, Nicolas Sarkozy effectue une visite en Algérie.
De tous ses déplacements à l'étranger depuis son arrivée à l'Elysée, la visite que Nicolas Sarkozy effectue en Algérie est singulièrement placée sous le signe de la haute tension. Et de tous les présidents français que l'Algérie a reçus ces dernières années, Nicolas Sarkozy présente, de par son tempérament éruptif et son caractère volontariste, un profil à la fois original et dangereusement imprévisible. Beaucoup a été écrit sur la nature sanguine des relations entre la France et l'Algérie qui faisait du moindre contact entre les deux pays une occasion d'épanchements excessifs sur fond de comptes historiquement non réglés.
La visite de Nicolas Sarkozy en Algérie n'a pas échappé à ce contexte explosif. Au delà-du débat purement politique sur la «repentance» française, indispensable vue d'Alger, à toute «vraie» réconciliation entre les deux pays pour tourner la douloureuse page de la colonisation, sur la nécessité de « graver dans le marbre » l'amitié franco-algérienne, les préparatifs de cette visite ont buté, dès le début, sur des sujets de crispations extrêmement durs.
La première salve de tirs fut le maintien, pendant un certain temps, d'un véritable bras de fer autour de la venue du chanteur Enrico Macias avec le président Sarkozy. Le refus algérien n'était proportionnel dans sa détermination qu'à l'envie d'Enrico Macias de visiter sa ville natale, Constantine. Le chanteur français, juif algérien, qui était un des plus visibles soutiens people du candidat Sarkozy, dut jeter l'éponge et se plier humblement devant ce qui apparaît comme l'incontournable raison d'Etat. Sur ce sujet particulier, Nicolas Sarkozy a dû avaler sa salive et sa fierté de ne pas disposer de la liberté de choisir ses invités.
Mais le véritable feu d'artifice fut l'œuvre du ministre algérien des Moudjahidine (anciens combattants) Mohammed-Chérif Abbas lorsqu'il tire à boulets rouges sur Nicolas Sarkozy : «Vous connaissez les origines du président de la France et vous savez quelles sont les parties qui l'ont amené au pouvoir» avant de s'en prendre ouvertement au «lobby juif (...) véritable architecte de l'ascension de Sarkozy au pouvoir».
Ces déclarations avaient failli être à l'origine d'une annulation spectaculaire de cette visite. L'opposition socialiste par la voix de Jean-Marc Ayrault, président du groupe parlementaire, avait surenchéri sur le ton : Nicolas Sarkozy ne pouvait pas «aller à Alger sans obtenir des excuses».
Y a-t-il eu une demande française d'excuses auprès des Algériens? Il n'empêche qu'en pleine tempête médiatique, le président algérien Abdelaziz Bouteflika s'est fondu d'un constat qui désavoue les propos de son ministre et ou il ressort que «la politique extérieure de l'Algérie relève de son domaine réservé et de ses plénipotentiaires, dont le ministre des Affaires étrangères à l'exclusion de tout autre membre du gouvernement».
Pierre Moscovici, secrétaire national du Parti socialiste (PS) aux questions internationales , a été un des premiers à évaluer de manière pertinente la sortie du président algérien : «J'ai trouvé le démenti de Bouteflika mou (…) il n'a pas désavoué les propos (de son ministre) il n'a pas démenti ce ministre, il n'a pas viré ce ministre (…) Je pense que cette visite se déroule dans un climat malsain (...). Nicolas Sarkozy ne peut pas faire autrement que d'y aller mais j'imagine qu'il y va de très mauvaise humeur et je le comprends». Ce à quoi répond en écho les explications de Nicolas Sarkozy lui-même qui, tout en voulant clore l'incident, utilise une formulation qui en dit long sur la permanence de la crise et des malentendus : «J'ai eu longuement le président Bouteflika au téléphone. Il m'a indiqué - ce sont ses mots - que ce qui avait été dit ne reflétait en rien la position de l'Algérie (…) Je lui ai dit que je combattrai de toutes mes forces l'antisémitisme, l'islamophobie et toute forme de racisme. Je considère que l'incident est clos et j'irai en ami en Algérie». Un voyage à haut risque pour Nicolas Sarkozy où les mots et les gestes seront lourdement pesés. Le président français, si prompt à déclamer sa flamme, sera jugé sur sa capacité à gérer les déceptions algériennes ouvertement exhibées. Sa récente visite d'Etat au Maroc en sera la référence omniprésente et invisible.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.