Rabat accueille jeudi la Conférence ministérielle africaine sur le Désarmement, la Démobilisation et la Réintégration des enfants soldats    À Dakar, le Maroc met en avant une vision africaine fondée sur l'unité et l'intégration    Exclusif : Plus d'un an après sa sortie des prisons algériennes, Ismail Snabi accuse le coup    Sahara : la prétention burlesque de l'Algérie d'être juge et partie !    L'ambassadrice de Chine en visite à la Commune de Marrakech pour explorer les perspectives de coopération    Tomates marocaines : l'Irlande devient un marché émergent avec des importations en forte hausse    Cours des devises du mercredi 19 novembre 2025    Le Maroc redessine son modèle agricole grâce à une ingénierie financière de nouvelle génération    Agro Export Day 2025 : Ryad Mezzour appelle à un sursaut pour valoriser l'origine Maroc    A Washington, le Prince héritier d'Arabie Saoudite annonce 1.000 milliards de dollars d'investissements aux Etats-Unis    PAM: Pas moins de 318 millions de personnes pourraient être confrontées à une crise alimentaire en 2026    Mafia : Le Maroc arrête le chef du clan d'Aprilia, activement recherché par l'Italie    Lutte anti-tabac: le monde appelé à affûter ses armes face à une menace aux dimensions complexes    CAF Awards 2025 : Ce qu'il faut savoir sur la cérémonie de ce mercredi    Football: les 39 pays déjà qualifiés pour le Mondial-2026    Match amical Maroc-Ouganda : Walid Regragui est plus serein pour la CAN 2025    JSI Riyad 2025 / Mardi : Le Maroc enrichit sa moisson mais glisse au classement    Mondial U17 / Quarts de finale :Le Maroc et le Burkina Faso portent l'Afrique    LDC (f) : L'AS FAR défiée en finale par l'ASEC Mimosa    Kénitra: Les informations sur un prétendu mariage par "la Fatiha" d'une mineure dénuées de tout fondement    Regragui after 4–0 win : «We must arrive at AFCON as a united group»    Hammouchi préside la cérémonie d'excellence annuelle organisée par la Fondation Mohammed VI pour les oeuvres sociales du personnel de la Sûreté nationale    Températures prévues pour jeudi 20 novembre 2025    Morocco beats Uganda 4–0 in friendly    Agadir : Ouverture d'un centre d'accueil pour chiens errants    Festival International du Film de Marrakech: la composition du jury de la 22e édition dévoilée    Marrakech Film Festival 2025 jury unites global cinema icons    Mélita Toscan du Plantier : Le FIFM soutient «l'émergence de nouvelles écritures autour du cinéma» [Interview]    FIFM 2025 : un jury cosmopolite et intergénérationnel    L'ambassadrice de Chine visite le Centre de langue chinoise "Mandarin" à Marrakech    Le ministère de la Santé assure l'évacuation sanitaire urgente d'un nouveau-né de Laâyoune vers Rabat    La Bourse de Casablanca ouvre en grise mine    18 Novembre : La date des dates!    Morocco shines with silver and bronze at Islamic Solidarity Games in Riyadh    Pressée par Trump, l'Algérie lâche les Palestiniens à l'ONU    Presionada por Trump, Argelia abandona a los palestinos en la ONU    Assassinat de Khashoggi : MBS évoque une "énorme erreur"    Coupe du monde 2026 : les détenteurs de billets bénéficieront de créneaux prioritaires pour les entretiens de visa américain    L'artisanat marocain s'expose à Séville pour renforcer les liens culturels avec l'Andalousie    Ayoub Gretaa retenu dans la sélection des "Révélations masculines César 2026"    L'eau et les infrastructures... au cœur des entretiens entre le ministre de l'Equipement et de l'Eau et l'ambassadrice de Chine    Gaza : Le Conseil de sécurité vote pour la création d'une force internationale    Vidéo. L'ONMT déploie un important dispositif pour la CAN 2025    IPO SGTM: les premiers détails de l'opération    Sahara - Négociations : Un jeu à somme nulle ou positive ? [INTEGRAL]    Patrimoine culturel immatériel : La candidature du Caftan marocain examinée en décembre par l'UNESCO    Campagne agricole 2025-2026 : Programmation de 5 millions d'hectares de grandes cultures    Dakar Fashion Week : L'élégance africaine défile    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



100% Jamal Berraoui : La culture bouillonne
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 25 - 04 - 2008

Si les penseurs, les chercheurs s'intéressaient à ce mouvement, le reliaient à des tendances sociales, alors peut-être nous aurions notre Movida. Ce n'est pas sûr, mais c'est quand même peut-être comme disait Brel.
Le Maroc connaît depuis quelques années l'essor de nouvelles expressions culturelles peu restitué par les médias en général et l'audiovisuel en particulier. Le phénomène des musiques urbaines est sans précédent en dehors des premières années de la mouvance ghiwanie. Il mobilise tout un pan de la jeunesse, est porteur à la fois d'un air de fraîcheur en guise de révolte, d'un travail sur le patrimoine balbutiant mais intéressant comme piste, d'une ouverture sur les musiques du monde et surtout d'une grande créativité.
Ce mouvement, par son ampleur, n'a pas d'équivalent dans le monde arabe, il a aussi mis pied dans la mondialisation. Des groupes marocains passent régulièrement sur les ondes dans plusieurs pays européens et sont invités un peu partout, y compris dans les manifestations à caractère commercial.
D'autres niches se développent : la vidéo, le théâtre et la peinture. L'art pictural a développé un marché domestique et surtout a conquis des segments à l'étranger. Quant à l'art vidéo, il est essentiellement le fait des jeunes sous l'impulsion de structures associatives ou éducatives, il monte en puissance sans que l'on puisse y voir la main des responsables de la culture.
Des citoyens de pays européens d'origine marocaine participent à cet essor. Formés, voire formatés ailleurs, ils ont souvent un regard différent mais authentique. Ils ont surtout ouvert des perspectives à d'autres jeunes en utilisant les réseaux européens. La dernière vague nous vient de Hollande, un pays avec lequel nous avons plus d'échanges sur le plan humain que dans les autres domaines. Cela bouge donc. Seulement, ce mouvement n'est pas relayé de manière à lui assurer la visibilité qu'il mérite. Ce faisant, nous ratons le coche sur deux tableaux.
En premier lieu, ces expressions culturelles sont un véritable outil de communication. Ce Maroc là, exposé correctement, vaut tous les discours sur la modernité, l'ouverture et la diversité. Il nous dispenserait de ces efforts lassants qu'il nous faut déployer pour contrecarrer le brouillage d'image né des événements internationaux. Les meilleurs papiers écrits à l'étranger sur le registre « Le Maroc qui bouge » sont ceux consacrés aux festivals de Marrakech, d'Essaouira, d'Agadir ou L'Boulevard. Je garde en mémoire l'article d'un confrère algérien, suite au Festival de la tolérance à Agadir. Faisant le parallèle entre les deux pays, il reconnaissait au Maroc les vertus auxquels il aimerait que sa nation accède. Très élogieux, ce papier est pourtant publié par un journal dans la ligne de l'Etat algérien. Le second ratage est plus important, cet essor culturel n'est pas isolé, il reflète nécessairement des courants sociaux. Si les penseurs, les chercheurs s'intéressaient à ce mouvement, le reliaient à des tendances sociales, alors peut-être nous aurions notre Movida. Ce n'est pas sûr, mais c'est quand même peut-être comme disait Brel.
La Movida ce n'est pas un vœu esthétique, c'est la pièce du puzzle qui nous manque. La démocratie et la modernité sont une œuvre de transformation sociale. Sans un grand chambardement qui casserait les tabous, dénuderait les conservatismes et mettrait à bas les anachronismes, la transition ronronne. Les institutions politiques ne peuvent être en totale inadéquation avec la société.
La culture qui bouge aujourd'hui est très moderne, non pas uniquement dans la forme, mais surtout dans son contenu : elle consacre l'individu. L'un de nos confrères, spécialiste de ces questions, Jamal Boushaba, m'a fait dernièrement un exposé convaincant sur cet aspect, ce n'est pas le moindre des acquis. Pour comparer, Nass El Ghiwane symbolisaient la révolte, mais collective, grégaire et c'est pour cela qu'ils ont pris une coloration soufie très rapidement.
Nous sommes donc face à un mouvement de la société important pour notre devenir collectif. Que fait le service public audiovisuel ? Pas grand-chose. Les émissions « culturelles » actuelles sont plutôt dans l'ancien. Certaines très bonnes, ont rencontré un public, d'autres peuvent disparaître de la grille sans émeutes en conséquence. Seulement ce qui se passe chez la jeunesse, qui est un véritable phénomène structurant n'est pas mis en lumière. L'animateur d'Ajial m'excusera, mais le concept de son émission ne permet pas la restitution d'un phénomène de cette ampleur.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.