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Les livres de la semaine
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 23 - 01 - 2004

Source de vie, l'eau et sa gestion constituent l'une des inquiétudes majeures du siècle. Ouchen en sait quelque chose puisqu'il vit au fin fond du désert. Le chevalier de Saint-Georges, lui aussi, ferait bien d'y passer son épée, trempée dans le feu du désir. Une flamme qui suscite bien des convoitises chez les jeunes d'Assilah…
« Les batailles de l'eau », pour un bien commun
de l'humanité
Le commun des mortels a tendance à ne pas y prêter attention, pourtant, notre planète est la seule du système solaire à posséder de l'eau liquide. La facilité avec laquelle on ouvre un robinet pour se servir à volonté nous a plongés dans une sorte d'amnésie. De ce fait, il est désormais plus que normal de prélever, sans compter, à cette précieuse manne quotidienne pour satisfaire nos besoins et, au passage, en gaspiller par-ci et par-là.
Longtemps considérée comme une ressource inépuisable, l'eau est subitement devenue sujette à des inquiétudes qui se justifient, d'ailleurs, de jour en jour. Sa rareté en a fait un élément suscitant bien des intérêts, greffant à son statut, vital par définition, d'autres considérations et allant s'embusquer au milieu d'enjeux politiques et géostratégiques.
« Je suis né dans la médina de Bizerte et j'ai passé ma prime enfance dans une maison où il n'y avait pas d'eau courante. Dans cette ville de l'extrême nord de la Tunisie, avant la Seconde Guerre mondiale, seule Bijouville, la partie européenne de la cité, jouissait de ce confort. (…) En fait, notre maison était considérée cossue dans le quartier, car elle possédait à la fois un puits et une citerne qui recevait l'eau de la pluie », c'est sur ces mots que débute « Les batailles de l'eau ».
Mohamed Larbi Bouguerra changera rapidement de ton et passera à d'autres choses bien plus sérieuses, bien plus graves. Les volets se succéderont à une vitesse vertigineuse et la richesse de l'ouvrage sera rapidement appréhendée. L'eau dans les religions, sa répartition, ses pouvoirs, luttes, conflits et crises qu'elle génère, la santé, les barrages… Les pages recèlent une multitude d'informations, de statistiques et de témoignages à vous couper le souffle.
« Les astronautes voient une planète bleue mais, en dépit des apparences, l'eau est une ressource finie. 98% de la quantité l'eau sur terre est salée et 2% seulement est d'eau douce. De plus, l'eau des rivières met seize jours pour être entièrement remplacée, celle des marais cinq ans, celle des lacs dix-sept ans, et l'eau des aquifères mille quatre cent ans. Chiffres à méditer pour comprendre la gravité de nos actes et avoir présente à l'esprit l'échelle des temps. » Mohamed Larbi Bouguerra a fait des études de géographie, de psychopédagogie à l'Université de Southern California à Los Angeles et a obtenu un doctorat d'État ès sciences physiques en 1967 (La Sorbonne, Paris). Ancien professeur à la Faculté des Sciences de Tunis et ancien directeur de recherche associé au CNRS, il est en charge du Programme mobilisateur eau de l'Alliance pour un monde responsable, pluriel et solidaire. Ceci n'est qu'un « petit bout » du CV de l'auteur. Les propriétés originales de l'eau, sa mobilité permanente entre les différents réservoirs, le statut indispensable qu'elle revêt quant à l'éclosion de la vie et son maintien au sein des écosystèmes, son manque et ses conséquences néfastes, la guerre de l'eau après celle du pétrole ; autant de questions que l'auteur traite et qui montrent ô combien cette substance est essentielle à la survie et au développement de l'humanité.
« La Treizième mort du Chevalier », amour, cape et fleuret
Un chevalier noir, glorieux maître d'escrime et de musique. Une jeune élève masquée, visage de l'amour impossible. Une revanche à prendre avant le crépuscule. Un Paris de passions, comme une scène de théâtre. Un roman inoubliable… En cette année 1799, le chevalier de Saint-Georges, mulâtre, célèbre maître d'escrime, de guerre et de musique, est atteint d'un mal qu'il pressent mortel. La nuit, alors que de terribles douleurs au bas-ventre le tiennent en éveil, il songe à Jeanne qu'il connaît à peine et dont la jeunesse l'émeut.
Un soir de cette même année, Beaumarchais, mourant, convoque Saint-Georges pour lui confier un mystérieux écritoire... Un homme masqué surgit, et tente de s'emparer de l'objet. Saint-Georges tire l'épée, mais la brusque pensée de Jeanne le surprend. L'inconnu s'enfuit. Beaumarchais expire, après avoir remis au chevalier un tract de l'Extrême ambigu, un obscur théâtre...
Quelle est donc cette existence mystérieuse dans laquelle le chevalier joue, s'exalte, titube de douleur, d'amour ? Et quel est le secret de cet homme ? Est-ce la couleur de sa peau ? Est-ce une passion de jeunesse pour une reine sublime et mal-aimée, qui finit en charrette vers le couperet populaire ? Ou est-ce un enfant de couleur, un gamin rieur, courageux, bruyant, comme notre héros en croise à chaque instant, à son Académie d'épée ou sur les planches des théâtres ?
« Ouchen le petit curieux », rencontre
L'histoire se déroule en plein désert, où sable et dards du soleil sont les maîtres des lieux. Dans ce livre pour enfants, chacal et fennec s'appellent Ouchen et Timesgane. Comme des humains, ils ont leurs prénoms, se couchent sur des tapis et leur grotte pourrait bien s'apparenter à une habitation humaine.
Par un après-midi caniculaire, la sieste de la famille des chacals allait être perturbée par une arrivée impromptue : des humains n'ont pas trouvé meilleur endroit pour camper que cette paisible vallée, où cohabitent plusieurs espèces d'animaux. Ont-ils des intentions malveillantes ? Où, plutôt, ne sont-ils pas à offensifs ? Il va falloir oser pour le découvrir…
« Paradis beach »,
fantomatique Eldorado
« Ils roulent dans l'automobile allemande, noire, en lunettes fumées pour qu'on ne voie pas ce qu'ils ont perdu de leur regard, cette innocence gaie qui les avait tenus jusqu'alors, la fierté de leur mère ce regard de joie qu'ils avaient, enfants rieurs devant l'horizon. »
L'éternelle attente des jeunes Marocains et le désir ardent qui les ronge à longueurs de journée, la soif de se retrouver, à n'importe quel prix, sous d'autres cieux, plus cléments et plus féconds, est le thème que développe « Paradis beach ».
Natif de Casablanca en 1950, Bernard Collet s'est expatrié à Lyon depuis 1966. Il a choisi, pour illustrer le phénomène suscité par l'apparente abondance de l'Occident chez les jeunes Marocains, de mettre en avant l'exemple d'Assilah, à travers l'expérience qu'il a vécue lors des séjours qu'il effectue au Maroc depuis 1998. « Ils roulent lentement, fenêtre baissée, sur le boulevard de la mer. Ils veulent être vus, qu'on sache qu'ils ont réussi le plus difficile pour un homme jeune ici, partir. Partir d'ici, l'obsession de participer à la richesse du monde, d'en prendre sa part, d'en retirer eux aussi les gloires matérielles, même quand ils n'ont rien pour réussir que ce corps outil et la parole facile, enjôleuse, complexe à force d'avoir été pensée dans les nuits de solitude, seul allongé sur les matelas durs et qu'au plafond se dessinaient des possibles.»
De l'autre côté du décor, il y a ceux auxquels la chance n'a pas encore souri, auxquels elle ne sourira peut-être jamais. Et qui ressassent les heures de leur existence, à rêvasser, à s'imaginer délestés de leur calvaire quotidien. Que ne feraient-ils pas pour dissoudre ces frontières qui les séquestrent dans une réalité qu'ils n'osent accepter et qu'ils fuiraient à tout prix. Cependant, pour toute cette caste, le réel prix à payer est souvent inconnu. Le jour où la chance leur sourira, ils découvriront l'amer quotidien de ceux qui les exaspèrent et qu'ils envient tellement.
« Alors ils roulent dans cette automobile, il faut que ce qu'ils montrent soit à la mesure des efforts consentis, il faut exaspérer ceux de leur âge, les rendre fous de jalousie, de désespoir enfoui pour longtemps en eux, les éblouir de cette réussite, les torturer au plus profond d'eux-mêmes en leur laissant entrevoir les heures secrètes que cela suppose, la jouissance les nuits, le miel sur les peaux, les délices de satin gris pâle, tout ce qu'imaginent ceux qui ne connaissent que l'amer des plaisirs solitaires, sans autre espoir que le mariage pour y mettre fin, mais comment obtenir cet argent, ce travail, sans lesquels il est impossible de l'envisager. » « Paradis beach » est un récit poignant, relatant une réalité sordide qui, si elle semble avoir fait des heureux, elle en revanche beaucoup plus de victimes à son actif. Même pour ceux qui affichent les signes ostentatoires d'une pseudo-réussite, le tribut à payer est tellement lourd que les futurs candidats renonceraient à leur convoitise, au cas où ils appréhenderaient réellement de quoi est fait le quotidien « là-bas».


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