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Vie politique : «Si la gauche pouvait…»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 25 - 10 - 2010

Devant la montée du néo conservatisme, du fascisme et de l'islamisme, dans une époque où la politique se fait dans la cohérence et le radicalisme, l'intitulé de cet écrit renvoie au livre du socialiste Michel Rocard, «Si la gauche savait…», pour tenter de convaincre une partie de la gauche de se débarrasser du complexe du «centre».
C'est un constat de blocage démocratique de l'Etat et d'asservissement économique et social d'une grande partie de la population qui amène à l'examen de la responsabilité morale des «socialistes du gouvernement», un préalable au débat sur l'avenir unitaire de la gauche. C'est à partir d'interrogations fondamentales que la gauche du gouvernement devra faire son autocritique au-delà des compromissions. Soumettre le Maroc aux intérêts étrangers est-il un facteur d'ancrage pour la sociale démocratie aussi bien au sein de l'Etat qu'en société ? La gauche gouvernementale continue-t-elle à assumer son positionnement critique vis-à-vis du capitalisme après «ses crises» systémiques? Est-ce une complicité silencieuse avec la «contre révolution» néo libérale des années 90 que de ne pas s'opposer au déclin de l'Etat et défendre le démantèlement massif du « service public» ? Ensuite la gauche unitaire peut-elle revendiquer le national-socialisme par opposition au néocolonialisme et à l'islamisme ? Son horizon politique serait de proposer une troisième voie à l'intérêt colonial et à son opposant identitaire ainsi qu'à l'évolution vers un «parti unique invisible» composé de ces partis dits représentatifs qui bénéficient d'une assise électorale mise à leur disposition par l'Etat, comme c'est le cas en Egypte, auquel s'oppose des créneaux de contradictions inertes. Ces deux espaces de confrontation déterminent le rythme politique du Maroc qui est bercé par un Etat au service d'une délocalisation étrangère désengagée du développement, une opposition islamiste vide de toute capacité dialectique vis-à-vis du progrès social et une opinion publique majoritairement abstentionniste. En effet, le Maroc est parmi ces pays qui ont opté pour l'ouverture de leurs marchés nationaux et qui présentent des garanties à «l'investissement étranger» sous forme d'exonération de clauses sociales et environnementales, de non obligation de réinvestissement et de transfert de technologie, de possibilité de transfert des bénéfices en devise sans réserve et en totalité à l'étranger, une défiscalisation quasi permanente et générale dans les territoires franchisés, etc.
Ces formes d'incitations appuient la prédominance des logiques de profit sur celles de l'utilité publique et n'obéissent à aucune condition de développement. L'intérêt serait la création d'emplois qui s'avèrent majoritairement précaires et dont l'impact se résume à l'aliénation de l'initiative individuelle qui, malgré son évolution dans le secteur informel marocain, aurait certainement plus de conséquence sur la croissance. Outre le choix entre la rupture et la réforme, une dynamique unitaire, débarrassée de cette confusion semée par la participation d'une partie de la gauche dans ces gouvernements successifs sans influence, pourra construire la voie alternative aux deux modèles qui s'arrachent le Maroc et qui sont empiriquement voués à l'échec. Cette «participation» complique la faisabilité de cette perspective considérant la méfiance de la société vis-à-vis de la «démocratie officielle» qui est caractérisée par les phénomènes de corruption, de compromission, de balkanisation, de transhumance, d'intervention anticoncurrentielle, de fraude, de financements occultes, de séquestration des voix, d'absence d'utilité concrète pour les citoyens … des phénomènes corrélés avec la dilapidation organisée du denier public. Aussi a-t-on observé les alliances contre nature, expression ultime de la compromission politique, qui ont pour objectif de se maintenir dans une représentativité rentière sans influence sur le cours du pays et des ménages en échange d'une complicité à l'égard de l'exploitation outrancière du travail, des services et du sol national. En tant qu'héritière d'une synthèse philosophique représentant le dépassement de l'idéologie libérale, une gauche unitaire, devant l'effondrement du tout-marché et la saturation de l'islamisme, pourra aspirer à influencer une société en quête de développement et de sens pour être l'alternative à un pouvoir d'injonction en contradiction avec l'intérêt général. Pour protéger le capital humain du rapport de domination et imposer la démocratie comme mécanisme de régulation des intérêts collectifs en concurrence, la gauche unitaire devra anticiper les redéploiements politiques mis au service des enjeux financiers, accepter le marché sans cautionner le monopole privé qui a sa propre rationalité, présenter des réponses matérielles et non «identitaires» aux injustices économiques, résister et non participer à la fiction politique qui couvre les injections financières anti-sociales. Si la gauche pouvait, son union pourrait sortir le Maroc de ses différents risques de régression.
Omar M. Bendjelloun - Avocat à la Cour, Docteur en Droit


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