«Nous pensons que cette circulaire menace pleinement l'avenir de certains d'entre nous, tout comme l'avenir du système éducatif français à l'étranger qui se retrouvera dans quelques années pointé du doigt comme un système qui n'a pas lieu d'être». Les élèves du lycée Lyautey sont en colère. Ces derniers ont observé lundi 12 décembre, une grève pour protester contre la circulaire «Guéant» qui restreint les possibilités pour les jeunes diplômés étrangers d'obtenir un statut de salarié en France. Pour ces jeunes grévistes, il s'agit d'une circulaire «exagérée», «injustifiée», et «indigne d'une République où les valeurs morales sont un symbole». «Cette circulaire, qui a fait beaucoup de victimes jusqu'à aujourd'hui, concerne un grand nombre de ressortissants extra-communautaires du lycée, surtout les Marocains qui représentent presque la moitié des élèves. Le fait est que les familles marocaines qui ont inscrit leurs enfants dans un lycée français, dans le but d'acquérir une expérience professionnelle en France plus facilement, se sentent trahies, comme les élèves, par cette circulaire insignifiante», indique un communiqué des élèves publié sur le blog des parents d'élèves des établissements publics français au Maroc. Selon ces jeunes élèves, cette circulaire constitue une véritable menace pour leur avenir. «Nous pensons que cette circulaire menace pleinement l'avenir de certains d'entre nous, tout comme l'avenir du système éducatif français à l'étranger qui se retrouvera dans quelques années pointé du doigt comme un système qui n'a pas lieu d'être», souligne le communiqué. Outre cette fameuse circulaire qui a suscité une polémique dans le secteur de l'enseignement, les élèves du lycée Lyautey dénoncent l'absence de l'épreuve du Bac blanc depuis déjà trois ans. «Les raisons avancées par les professeurs sont relativement syndicales, et ne devraient pas concerner les élèves, qui se retrouvent pris en otage entre les professeurs et l'administration. Bien que nous rejoignons les causes que défendent les professeurs, nous pensons qu'une autre solution peut être trouvée, étant donné l'importance du Bac blanc pour les élèves», lit-on dans le communiqué. «Nous voulons, par principe, que cette épreuve se tienne durant cette année. Il n'est pas normal que les élèves paient pour des causes syndicales, qui bien que justifiées, ne les concernent en aucun cas», poursuit le communiqué. Le troisième motif de cette grève a trait à la hausse des frais de scolarité jugée «abusive». Cette hausse systématique constitue un obstacle de taille pour les parents à revenus moyens qui ne sont plus en mesure de payer les frais de scolarité de leurs enfants. Le plus inquiétant est le manque de visibilité à long terme de cette hausse. La conséquence est que bon nombre de parents n'auront d'autre choix que de déscolariser leurs enfants pour les inscrire dans des établissements privés ou publics marocains. Pour ces jeunes lycéens, il n'est pas normal que leurs parents paient pour les changements dans le fonctionnement de l'Agence AEFE (Agence pour l'enseignement français à l'étranger).