L'Université Polytechnique Mohamed VI présente ses félicitations aux élèves, professeurs et encadrants du Lycée d'Excellence de Benguerir pour les résultats obtenus aux concours des Grandes écoles d'Ingénieurs en France. Dans la sphère internaute, les réactions sont mitigées. 27 élèves du lycée d'Excellence (Lydex) de Benguerir ont réussi avec brio les concours écrits de l'Ecole polytechnique et l'Ecole Normale Supérieure. La nouvelle, qui a été annoncée sur la page Facebook officielle du Lydex hier soir, a reçu plusieurs réactions mitigées. Si beaucoup d'internautes ont encouragé ces résultats, et félicité les efforts des étudiants, d'autres se posent la question si après leurs formations il reviendront en faire profiter leur pays, se désolant ainsi d'une migration des compétences du Royaume. "Si seulement nous pouvions les encourager à rentrer au pays après", "Et si on donnait aux étudiants les mêmes opportunités?" ou encore "A quoi sert de les exporter vers l'étranger? le Maroc a besoin de ses excellents élèves" furent de nombreuses réactions des utilisateurs de Facebook. A l'inverse, d'autres jugeaient que d'une part, on devrait se réjouir et ne pas mettre la charrue avant les bœufs sur l'éventualité de leur non-retour ; spécifiant, d'autres part que beaucoup de cerveaux servent leur pays de loin, marocains y compris. A titre d'exemple, ceux qui viennent partager leur savoir par des cycles de formations et de conférences comme le professeur Rachid Guerraoui, détenteur de plusieurs distinctions, qui oeuvre à la popularisation de l'informatique. Il est professeur à la Faculté Informatique et Communications de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), et est connu pour ses contributions dans les domaines de la programmation concurrente et du calcul distribué. Ou encore les indiens de la Silicon Valley qui ont crée la Silicon Valley à Bangalore en Inde, sous l'impulsion de R. K. Baliga. Les exemples sont pléthore mais le débat demeure : une problématique où les pays d'accueil sont pointés du doigt à cause de leur politique jugée "trop attractive". C'est d'ailleurs à ce sujet que s'exprimait Johannes Hahn, commissaire en charge de la Politique européenne de voisinage et des négociations d'élargissement, lors de l'« EU MED means Business », en mai 2019. « Que pouvons-nous faire pour créer un climat et un environnement qui fassent que les personnes qui ont émigré en Europe soient d'accord pour revenir » s'était interrogé Hahn. Le sujet avait été également évoqué à la même période au salon VivaTech de Paris, entre le Maroc et la France pour s'accorder sur un programme de formation des jeunes ingénieurs marocains et éradiquer ainsi la fuite des cerveaux. Rappelons que le Lydex est un établissement scientifique soutenu par la Fondation OCP, en partenariat avec le Ministère de l'Education Nationale, de la Formation Professionelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Axé sur l'enseignement d'excellence, Le Lydex est l'un des établissements d'enseignement marocains les mieux budgétisés. Il assure la formation du secondaire qualifiant, et celle des classes préparatoires. Les notes que ses étudiants réalisent dans les concours d'admission aux écoles d'ingénieurs figurent comme les meilleures réalisées depuis 2008.