L'Union indépendante des médecins du secteur public (SIMSP) a annoncé des taux de grévistes a atteint jusqu'à 95 % dans certains départements. La grève entamée par les médecins généralistes a été très suivie sur le plan national, avec un taux de 91,6% a affirmé le secrétaire de l'Union indépendante des médecins du secteur public (SIMSP) dans une déclaration à Barlamane. Souss Massa (95%), Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (96%), et les régions du centre (87,3) ont enregistré les taux les plus élevés. Tous les acteurs de santé – les professionnels, les établissements et réseaux de santé, les organismes de prévention ou de soins, ont été concernés par ce mouvement sauf les urgences. Le changement, souvent réclamé, appelle à la mise en œuvre de nouvelles dispositions réglementaires dont l'objectif est l'amélioration de la qualité des soins et la créations de postes. Ils pointent les menaces que la crise actuelle fait peser sur les établissements publics de santé et qui met en péril la pérennité du système de santé. Le manque de personnel et la réduction durable des crédits publics imposent de revoir en profondeur les politiques publiques. Ce mouvement trouve sa justification dans la gouvernance chaotique des hôpitaux et notamment l'exercice de la tutelle. Les médecins grévistes appellent à améliorer l'activité de santé ainsi que la qualité des soins. Ils regrettent l'absence de volonté de la puissance publique de s'emparer de ces questions sensibles. Les médecins réclament aussi une augmentation de salaire. Ils souhaitent que leurs salaires soient calculés conformément au point d'indice 509, qui reconnaît les huit années d'études nécessaires pour devenir médecin. Actuellement, les médecins sont rémunérés au titre de l'indice 336, qui ne reconnaît que cinq années d'études. Les médecins protestent également contre les mauvaises conditions de travail et les soins non conformes aux normes médicales et aux exigences de sécurité en raison de ressources limitées. Ils exigent un examen des procédures de stérilisation du matériel hospitalier ainsi que des véhicules d'urgence. Leur action appelle aussi améliorer les conditions de travail dans un contexte de pénurie de personnels, et notamment de personnels soignants. En avril dernier, quelque 300 médecins exerçant dans des établissements du nord du Maroc ont annoncé leur démission collective dans une lettre conjointe envoyée au ministère de la Santé en protestation contre leurs conditions de travail. Ralliés sous la bannière du Syndicat indépendant des médecins du secteur public au Maroc, ces professionnels ont déploré la «situation catastrophique» du secteur hospitalier. Celui-ci, selon eux, «n'anticipe pas les besoins des citoyens, aussi bien [qualitatifs que quantitatifs]». En 2018, plus de 130 médecins ont quitté le secteur de la santé dans la région de Casablanca-Settat, 40 dans l'ouest et 30 dans la province de Ouarzazate, déplorant la maigre rémunération des offreurs de soins, alors que le système de santé marocain reste marqué par un «déficit en personnels» et de «profondes inégalités géographiques et socio-économiques», affirme l'Organisation mondiale de la santé (OMS).