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Espagne : Affaire Pegasus, à qui profite le «crime» ?
Publié dans Barlamane le 03 - 05 - 2022

Le 2 mai, la presse espagnole a relayé et commenté en long et en large les révélations gouvernementales selon lesquelles des sources étrangères auraient espionné, via Pegasus, les téléphones du chef de gouvernement Pedro Sanchez et de sa ministre de la défense, Margarita Robles, en mai 2021. La majorité des organes de presse, relayée par celle de l'hexagone, a pointé en filigrane le Maroc, justifiant ce parallèle par la crise diplomatique sans précédent prévalant à l'époque entre les deux pays.
Le timing pour diffuser une telle annonce est curieux. Il survient quelques jours après le scandale des écoutes par le CNI (Centre de renseignement espagnol) des opposants catalans, par le biais du logiciel espion de NSO de l'aveu même de la ministre espagnole de la défense, après l'avoir nié une première fois. Non pas que les écoutes des indépendantistes soient une surprise en Espagne. Elles sont connues depuis quelques années. Ainsi que le révèle El diario dans son édition du 2 mai, dès 2020, la question de l'utilisation de Pegasus pour l'espionnage de masse a pris une importance particulière en Espagne après que le Citizen Lab (laboratoire canadien) a révélé qu'il avait été utilisé à partir de 2015 pour mettre sur écoute les téléphones de dirigeants indépendantistes, tels que le président du Parlement de l'époque, Roger Torrent.
La ministre de la Défense, Margarita Robles, a donc justifié l'espionnage dernièrement lors de la séance de contrôle du gouvernement en demandant : « Que doit faire un Etat, que doit faire un gouvernement lorsque quelqu'un viole la Constitution, lorsque quelqu'un déclare l'indépendance, lorsque quelqu'un coupe les voies publiques, provoque des troubles à l'ordre public, lorsque quelqu'un entretient des relations avec les dirigeants politiques d'un pays qui envahit l'Ukraine, ou lorsque des organisations comme le SEPE ou les téléphones des ministres sont piratés ».
De notre côté, nous devons nous demander pourquoi le gouvernement espagnol a-t-il attendu un an pour diffuser la nouvelle selon laquelle les téléphones du 1erministre et de la ministre de la défense aux postes hautement sensibles ont été surveillés par Pegasus ? Comment se fait-il, si tel est le cas, que « l'enquête de Forbidden Stories (si prompt à accuser le Maroc) n'a pas mentionné le numéro de Sanchez parmi la liste des 14 chefs d'Etats qu'il a diffusée l'été dernier ? Non pas qu'au Maroc, l'on prête un quelconque crédit aux prétendues allégations de Forbidden Stories et d'Amnesty Lab, mais l'on s'interroge sur cette annonce qui vient à pic pour disculper le CNI et par ricochet le gouvernement, fortement critiqué par l'opinion publique pour ses espionnages sur des dirigeants politiques catalans.
Si l'on accorde peu de crédit à la liste de Forbidden Stories-Amnesty International, c'est que sa crédibilité a été mise en cause par des spécialistes en informatique et cryptographie appliquée connus et reconnus comme Nadim Kobeissi, Kim Zetter, Runa Sandvik , Stefan Esser, ou encore Thaddeus e.Grugq, qui qualifient les données d'Amnesty Lab d'« ensemble d'éléments et de certificats qui peuvent être falsifiés et introduits dans un set de données avec aisance et en l'espace de quelques secondes ».
On se rappelle même que le consortium avait diffusé le nom du roi Mohammed VI parmi les dirigeants espionnés. Le Maroc aurait pu saisir cette occasion lui aussi, à travers sa presse et ses ministres concernés pour accuser les gouvernements, avec lesquels ses relations étaient tendues, d'espionner le téléphone de la plus haute autorité du pays. Oui, le Maroc aurait pu ... s'il avait été un habitué de la propagande pour attaquer des pays tiers ou servir bassement ses intérêts. Mais comment le Maroc pouvait-il accorder du crédit à une enquête loufoque qui l'accusait sur la base de l'utilisation d'un logiciel qu'il ne détient pas. Et ce, ainsi qu'il l'a clairement annoncé, que l'a statué NSO et ainsi que le consortium n'a pu le prouver suite aux demandes du Maroc, par le truchement des canaux juridiques et officiels habilités ; demandes adressées également aux organes de la presse française concernés par la campagne médiatique relayant largement ses fausses accusations.
D'ailleurs, ces derniers ont repris derechef l'information du gouvernement espagnol pour accuser directement le Maroc bien qu'ils reconnaissent dans leur majorité que le royaume a nié utiliser Pegasus. De tels agissements portent un nom : l'acharnement. Et celui-ci n'a d'égal que l'étendue du manque d'indépendance et d'objectivité de ces médias français quand il s'agit du Maroc. La place grandissante et méritée du Royaume à l'international dérange-t-elle à ce point l'Etat profond français assurément colonialiste et donc anachronique ?
Quant à l'annonce gouvernementale espagnole d'espionnage externe, elle a été remise en cause ce 2 mai par le Citizen Lab. Scott Railton, chercheur-principal au laboratoire canadien, a publié, une série de tweets, remettant en question la crédibilité de l'enquête menée par le gouvernement espagnol sur l'infiltration des téléphones portables de Pedro Sanchez et de Margarita Robles, par le logiciel-espion Pegasus. Il s'interroge, sur Twitter, pourquoi Madrid, ayant réfuté, au début, toute forme d'espionnage, a décidé de reconnaitre cette attaque.
2/ Two weeks ago we published an investigation showing a large-scale hacking operation using #Pegasus & Candiru spyware against Catalan political figures & civil society.https://t.co/7JW7XRoDHu
— John Scott-Railton (@jsrailton) May 2, 2022
Le chercheur a, de même, appelé à l'ouverture d'une enquête approfondie afin de résoudre plusieurs questions-clés en rapport, entre autres, avec la date de la découverte des infections, l'identité de l'organisme en charge de l'enquête et les personnes visées.
À Rabat, on s'interroge sur le bénéficiaire du crime. S'il y a des milieux espagnols hostiles au rapprochement entre le Maroc et l'Espagne et à la nouvelle position espagnole sur le Sahara marocain, il n'en demeure pas moins qu'à Paris, les médias publics, orchestrés par l'Etat profond, qui ne s'en cache plus d'ailleurs, chassent en meute dès qu'il s'agit du royaume du Maroc.
Le Maroc et ses avocats ont beau expliquer que Rabat n'a jamais utilisé Pegasus, la horde hexagonale aux ordres n'en a cure et n'a qu'un seul objectif : casser ce Maroc indocile, désobéissant, qui vole de ses propres ailes et qui réussit. Comment le nom de Pedro Sanchez a-t-il pu échapper pendant un an aux « enquêteurs » de Forbidden Stories, d'Amnesty International, Le Monde, Media Part et autres ?
Une farce ! Et, puisque jamais deux sans trois, quelles autres victimes des services de renseignement marocains vont-ils nous sortir l'été 2023 ? La reine d'Angleterre, le roi Juan Carlos d'Espagne ? Ou bien, puisque le ridicule ne tue pas, pourquoi pas Charles De Gaulle, John Fitzgerald Kennedy, ou Cristiano Ronaldo ?
S'il y a un enseignement à tirer de l'acharnement des médias français contre Rabat, c'est que le Maroc de Mohammed VI dérange, ne laisse pas indifférent, et que ses services de renseignement donnent des nuits blanches à leurs homologues de l'hexagone.
Affaire à suivre...


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