L'armée algérienne est comparable, comme le pays tout entier, à la Corée du nord. Elle reste fidèle à une pratique courante en Corée du Nord, celle de «tirer sur tout ce qui bouge». Ce pays asiatique lointain, totalement fermé sur l'extérieur, enfermé dans la propagande, la démagogie et l'armement, qui devient la raison d'être du régime totalitaire et sanguinaire de Kim. Je me rappelle que l'Allemagne fédérale, au début du nouveau millénaire, avait accordé une importante aide alimentaire à la Corée du Nord, constitué exclusivement d'un important stock de viande, en faveur du peuple Nord-coréen, frappé par la malnutrition. L'Allemagne avait conditionné que son aide ne soit pas destinée à l'armée nord-coréenne, pour la validation de cette transaction humanitaire. 3L'armée algérienne, qui n'a participé à aucune guerre, sauf une : la guerre contre le peuple algérien, qui a fait 200 000 morts et 20 000 disparus, uniquement pour s'opposer à la victoire d'un parti islamiste aux élections législatives de décembre 1991. Raison pour laquelle d'ailleurs, le général major à la retraite Khaled Nezzar fait l'objet de poursuites pénales de la part de la justice suisse pour crimes de guerre. L'armée a pour tâche fondamentale de guetter tout mouvement suspect aux frontières, même s'il s'agit d'estivants en maillot, à bord de jet-skis, qui se seraient égarés sur l'espace maritime algérien, au large d'une immense plage continue, partagée par les deux pays. Les deux plages (Saïdia et Akid Lotfi) ne sont pas séparées par une frontière hermétique. Nous attendrons que l'armée algérienne, comme la Corée du nord, rallonge en mer le tronçon des murs métalliques et les tranchées, soutenues par le fil barbelé, érigés à la frontière terrestre au nord entre les deux pays. L'armée algérienne ne se fie à aucune règle du droit international. Comment a-t-elle pu ouvrir le feu contre des estivants en maillot, dont elle sait qu'ils effectuaient des randonnées en mer, avant de rentrer à leurs bases sur leur plage. Ces estivants se seraient-ils délibérément aventurés sur l'espace maritime de l'Algérie, en quête probablement de lentilles, aujourd'hui, introuvables en Algérie, qui était allée ces derniers jours à la conquête du BRIKS ! La junte trouvera surement une parade pour les accuser de vouloir introduire de la drogue sur le territoire algérien, pour justifier son forfait. Bien que la junte ait fortifié toute la frontière avec le Maroc, elle continue d'accuser le Royaume de vouloir « bourrer »_les Algériens « innocents» de drogue, « via la frontière Ouest ». Or, le trafic de drogue est organisé par des réseaux algériens, qui réussissent à introduire dans le pays, de la drogue, via l'aéroport d'Alger et les ports algériens, depuis la Colombie ! Pour autant, le problème central de l'Algérie serait-il la drogue ? Le véritable problème des Algériens est l'approvisionnement régulier du marché en produits alimentaires de manière à ce qu'il n' y ait plus de pénuries et de longues files d'attente pour se procurer son carton de lait ou sa ration de lentilles, son bidon d'huile....dans un pays pétrolier et gazier, voire dans «une force de frappe» africaine «qu'on le veuille ou non» (CF : Chengriha). Les Algériens sont conscients des subterfuges de la junte militaire en Algérie, un pays dispensé de coups d'état, dans la mesure où l'Algérie en a eu la première en 1965 contre le président Ben Bella, qui a été élu président à l'indépendance par une assemblée constituante à une majorité écrasante. L'armée, qui s'est depuis installé au sommet de l'état, ne va tout de même pas renverser l'armée. *journaliste et écrivain Ancien directeur de l'information de la MAP