Sur France 24, les pouvoirs suprêmes de l'Etat marocain ont été l'objet d'une diatribe haineuse de Maati Monjib. Celui-ci, qui incline trop à se figurer comme une victime d'un «acharnement judiciaire», verse dans un complotisme décomplexé alors que les faits qui lui sont reprochés sont inépuisables de renseignements de toutes sortes. Incompréhensible. Jeudi 18 janvier, la chaîne France 24, bras multilingue de l'audiovisuel extérieur français (contrôlée par l'Etat et non par le service public national), a invité «l'historien» Maati Monjib (condamné à un an de prison ferme pour «fraude» et «atteinte à la sécurité de l'Etat marocain» (faut-il le rappeler) à s'exprimer après le renvoi de son procès, qui concerne des malversations liées à la gestion d'un «centre d'études» fermé en 2015. Sauf que, au lieu de s'attarder sur les graves irrégularités financières dans les comptes de l'institution qu'il dirigeait, Maati Monjib a pu tranquillement dérouler son discours sans être contesté. Au centre de sa logorrhée variée en circuits qui n'a rencontré aucune objection contrairement aux règles journalistiques : de «grosses et ténébreuses affaires de police secrète» derrière ses ennuis judiciaires ainsi que «l'infrastructure sécuritaire qui existe comme une puissante entité détenant véritablement le pouvoir décisionnel au Maroc». Pas un mot sur l'enquête pour «blanchiment de capitaux», pas de commentaire sur les fonds colossaux amassés au fil des années grâce à la générosité étrangère. Monjib, qui «bénéficie de toutes les garanties d'un procès équitable», reconnaît son entourage même, persiste à se décrire de manière abusive comme «opposant d'opinion». Plus alarmant encore, Monjib a pu asséner un discours complotiste à grands renforts de concepts comme «la police politique, la sécurité politique», sans être interrompu. Il a même pu accuser les plus hauts dignitaires des oulémas au Maroc de menacer sa sécurité physique ! Que désire Paris en invitant ce spécialiste du chantage à la grève de la faim et qui «porte atteinte à l'image du Maroc en matière des droits de l'homme» ? Monjib, dans la foulée, a évoqué, dans des termes trompeurs, sa suspension, en mars 2023 de son poste de professeur à l'Institut des études africaines (IEA) de Rabat. Une suspension légale conjuguée au non versement de son salaire pour cause de lourdes manquements professionnels. «Maati Monjib, souvent en déplacement hors du Maroc, n'a jamais été assidu et régulier. L'obligation générale de satisfaire aux besoins de sa fonction et d'y apporter la ponctualité et le sérieux que ses étudiants sont en droit d'exiger n'a jamais été respectée. L'accomplissement matériel de ses devoirs était défaillant», tranche une source proche du dossier. Dans le cadre de l'enquête qui le vise, Maati Monjib est interdit de quitter le territoire marocain et ses biens sont gelés. Qui peut contester une telle mesure ? Ne sachant plus à quel prétexte se vouer pour se tirer d'un débat tout essentiel sur ses agissements, où il s'est mal engagé, Monjib a profité naturellement de son passage sur France 24 pour outrager le Maroc. La chaîne française (noyautée par des journalistes algériens) cherche-t-elle à compromettre le renouveau des relations entre Madrid et Rabat, ainsi que les tentatives de les remettre en ponts neufs ? Il est déplorable que la dernière passion de Monjib, dans un âge avancé, ait été de moissonner d'un seul coup des mensonges peu crédibles et de les utiliser contre des institutions marocaines souveraines. La crise entre la France et le Maroc touche au moment d'être terminée, mais les pompiers pyromanes s'agitent encore pour qu'elle s'étale dans la durée.