Soutenu par la fermeté du marché américain et un regain d'intérêt pour les exportations européennes, le blé meunier coté sur Euronext a progressé jeudi 13 mars pour une deuxième séance consécutive, s'établissant à 226,50 euros la tonne, en hausse de 1,5 %. Cette embellie intervient après un creux de six mois touché mercredi à 217,75 euros, niveau qui avait suscité des rachats de positions vendeuses dans un marché où les fonds d'investissement restent fortement exposés. L'amélioration des perspectives à l'export, favorisée par des adjudications en Méditerranée et un repli de la concurrence russe, a contribué à soutenir la tendance. L'Algérie aurait ainsi acquis entre 450 000 et 560 000 tonnes de blé mercredi, tandis que la Tunisie aurait conclu l'achat de 100 000 tonnes. Dans ce contexte, le Maroc demeure un débouché clé pour les céréaliers français malgré une campagne entravée par les faibles rendements de 2024. Au port de Rouen, principal terminal céréalier du pays, près de 35 000 tonnes de blé meunier ont été chargées à destination du royaume au cours des sept derniers jours ainsi que 20 000 tonnes de blé fourrager et 15 000 tonnes d'orge. Sur le plan des récoltes à venir, les prévisions européennes restent contrastées. Le cabinet Stratégie Grains a légèrement revu à la baisse son estimation de production de blé tendre pour 2025 tout en anticipant un net redressement par rapport à la récolte affectée par les intempéries de l'an dernier. En Allemagne, la production totale de blé devrait croître de 15,4 % sur un an pour atteindre 21,36 millions de tonnes, une amélioration qui pourrait repositionner le pays sur la scène exportatrice si les conditions météorologiques se maintiennent.