Les cours du blé européen ont rebondi lundi de 1,2 % sur Euronext, à 204,75 euros la tonne, après avoir touché un plus bas contractuel vendredi 2 mai, dans un contexte de pressions monétaires et de perspectives d'abondance de l'offre mondiale liées aux conditions climatiques en Russie et aux bons résultats agronomiques aux Etats-Unis. Selon les données publiées mardi par la Commission européenne, les exportations de blé tendre de l'Union européenne restent en net recul de 34 % depuis le début de la campagne 2024-2025 par rapport à l'année précédente. Mais le Maroc s'est imposé depuis la semaine dernière comme première destination du blé européen, devant le Nigeria, avec l'achat cumulé de 250 000 tonnes en deux semaines : 133 000 tonnes signalées dans la semaine close le 4 mai, et 117 000 tonnes la semaine précédente. La crainte d'une offensive américaine tempérée Des opérateurs ont également signalé l'achat par le Maroc de volumes de blé américain, quoique moindres que redoutés. Les estimations varient entre 60 000 et 90 000 tonnes pour livraison en mai-juin, en trois navires. Les contrats à terme sur le blé tendre rouge d'hiver ont également progressé de 1,3 % à Chicago. Le rapport hebdomadaire du département américain de l'agriculture publié lundi a montré que 51 % de la récolte était jugée en bon ou excellent état, soit deux points de plus que la semaine précédente et un record pour cette période de l'année depuis 2020. Une compétitivité européenne sous tension Malgré les mouvements de change défavorables, les blés d'Europe de l'Ouest conservent une compétitivité relative face aux origines de la mer Noire, du moins tant que l'euro reste contenu. Les blés français et ukrainiens affichent actuellement un niveau similaire, environ 2 dollars la tonne en dessous des prix russes et roumains pour du 11,5 % de protéines, évalués entre 238 et 242 dollars la tonne FOB. Le blé américain (SRW) pour embarquement en mai-juin depuis le golfe du Mexique restait la source la plus compétitive sur le marché mondial, à 221-225 dollars la tonne FOB — soit environ 10 dollars de moins que le blé français à 11 % de protéines, selon l'évolution de la place parisienne et du taux de change.