Le procureur général du roi près la cour de cassation et président du ministère public, El Hassan Daki, a paraphé, lundi 12 mai à Rabat, un accord bilatéral avec son homologue cap-verdien, Luis José Tavares Landim, président du Conseil supérieur du ministère public (CSMP) du Cap-Vert, dans le dessein de densifier les échanges techniques et juridiques entre les deux parquets. Ce protocole entend approfondir les dispositifs communs de collaboration dans les domaines de la lutte contre les réseaux criminels transnationaux, dans le strict respect des principes de souveraineté, d'égalité institutionnelle et de réciprocité juridique. Il répond, selon les deux signataires, à une nécessité croissante de coordination entre ministères publics africains, face à une criminalité organisée dont les ramifications ignorent les frontières. M. Landim, à la tête d'une importante délégation en séjour de travail au Maroc jusqu'au 17 mai, a souligné dans une déclaration à la presse que «la criminalité organisée transnationale est devenue un phénomène mondial, appelant à une mobilisation collective des Etats pour lutter contre ce type de criminalité». Il a par ailleurs salué «l'existence de nombreux points communs entre les deux pays, tant sur le plan des attributions institutionnelles que des missions des magistrats», mettant en exergue la proximité des structures et la compatibilité des régimes juridiques. La visite s'inscrit dans le déploiement extérieur du ministère public marocain (MP) vers des partenaires du continent, conformément à son orientation stratégique d'ouverture judiciaire internationale. M. Daki a indiqué que cette démarche «constitue l'occasion d'échanger les expertises sur le fonctionnement des parquets et de faire valoir l'expérience marocaine en matière d'indépendance judiciaire». Il a précisé que le ministère public œuvrera à la mise en œuvre rigoureuse des clauses de l'accord, afin de «faire progresser tout ce qui sert la justice et garantit la sécurité et la stabilité des deux pays, ainsi que des Etats africains en général». Outre la signature de l'accord, la rencontre a été l'occasion d'une présentation circonstanciée des évolutions institutionnelles du Royaume, notamment l'autonomisation du parquet marocain, consacrée par la loi organique de 2017. Les délégations ont également échangé leurs vues sur plusieurs thématiques relatives à la criminalité organisée, à la coopération interparquetière et aux mécanismes de formation conjointe. La conclusion de ce partenariat, adossée à des intérêts juridiques convergents et à une volonté commune de raffermir les échanges techniques entre les deux appareils judiciaires, participe d'un mouvement plus vaste de rapprochement entre Rabat et Praia.