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Gaza : entre l'abîme humanitaire et les griffes de la terreur
Publié dans Barlamane le 24 - 05 - 2025

La bande de Gaza se trouve, une fois de plus, à l'épicentre d'une conflagration qui déchire non seulement ses propres entrailles, mais aussi la conscience d'une communauté internationale souvent perplexe, voire directement impuissante ou cyniquement calculatrice. En mai 2025, la situation a transcendé la simple crise pour s'aventurer dans les affres d'une catastrophe humanitaire et militaire aux dimensions apocalyptiques, dont les ondes de choc se répercutent dans les chancelleries du monde entier et alimentent les débats les plus vifs sur la nature du conflit, la légitimité des ripostes et l'instrumentalisation de la souffrance.
Le détonateur de cette dernière spirale de violence, comme on ne le sait que trop tristement, fut l'attaque terroriste exécrable et lâche perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023. Lors de cette journée funeste, plus de 1 200 âmes, majoritairement des civils israéliens, furent lâchement assassinées, et plus de 250 autres enlevées. Ce condensé de cruauté et de monstruosités ne constitua pas seulement un acte de barbarie terroriste en soi, mais visait également à provoquer la réaction défensive logique de l'Etat d'Israël. Le Hamas avait pour objectif de prolonger au maximum le conflit et d'en faire un tournant dans l'histoire déjà si convulsive de la région.
La riposte de l'Etat d'Israël, inscrite dans le cadre d'une guerre déclarée contre une organisation terroriste – ainsi désignée par des acteurs clés tels que les Etats-Unis et l'Union européenne –, a plongé Gaza dans un tourbillon de bombardements massifs, d'incursions terrestres et de restrictions gravissimes à l'acheminement de l'aide vitale. Ceci a précipité une crise humanitaire dont l'ampleur défie toute comparaison récente et à laquelle il est possible et impératif de mettre un terme immédiat.
Dans ce scénario complexe et douloureux, une analyse rigoureuse exige une approche qui se garde tant de la simplification manichéenne que de la paralysie analytique face à la propagande. Car, comme le disait Albert Camus, «Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde.» Il est donc impératif d'aborder avec un scepticisme critique les chiffres émanant du ministère de la santé de Gaza, entité contrôlée par le Hamas. Bien qu'ils soient souvent les seuls disponibles et, par conséquent, repris par les organismes internationaux en l'absence d'alternatives vérifiables, leur provenance, sous le contrôle de fer d'une organisation terroriste ayant démontré sa maîtrise de la guerre de l'information, oblige à une prudence extrême. Des experts cités par des médias aussi prestigieux que le Wall Street Journal (15 avril 2025) ont souligné la possibilité que le Hamas gonfle ou dénature ces chiffres, sans distinguer entre combattants et non-combattants, dans le but d'amplifier un récit victimaire servant ses intérêts fallacieux.
La tragédie humanitaire est, néanmoins, indéniable et palpable. Près de 1,9 million de personnes, soit 90 % de la population gazaouie, ont été déplacées, nombre d'entre elles à de multiples reprises, selon l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Depuis mars 2025, la situation est devenue encore plus critique avec le blocus quasi total de l'aide humanitaire, une mesure qui, selon l'UNRWA, a laissé l'agence avec des réserves alimentaires dérisoires et a poussé la totalité des 2,1 millions d'habitants de la Bande dans une situation d'insécurité alimentaire aiguë, avec des projections de famine catastrophique (niveau 5 sur 5) pour près d'un demi-million de personnes d'ici septembre 2025.
Une crise insoutenable
Toutefois, le récit de la crise alimentaire s'assombrit et se complexifie davantage si l'on considère deux réalités parallèles souvent omises ou traitées avec une superficialité irresponsable et dangereuse. Premièrement, la confiscation systématique d'une part considérable – jusqu'à 60 %, selon des sources sécuritaires israéliennes et des reportages d'investigation tels que celui du Wall Street Journal (10 mars 2025) – de l'aide humanitaire par le Hamas lui-même. Cette pratique répugnante poursuit un double objectif : d'une part, soumettre la population civile par un contrôle de fer des provisions, en les distribuant sélectivement pour s'assurer des loyautés et punir les dissidents ; d'autre part, garantir la subsistance et les privilèges de ses cadres, de ses miliciens terroristes et de leurs familles, comme en témoignent des Gazaouis anonymes auprès de médias tels que France 24 (20 avril 2025).
Deuxièmement, le pillage des convois humanitaires par des groupes criminels organisés qui, profitant du chaos ambiant, dérobent des biens essentiels pour les revendre au marché noir à des prix exorbitants – un sac de farine pouvant atteindre 200 dollars, contre une valeur initiale de 10. Peut-on concevoir pire abomination morale que le vol et la manipulation de l'aide destinée à soulager une souffrance extrême ?!
La destruction des infrastructures est tout aussi effroyable : 92 % des logements endommagés ou détruits, selon l'UNOSAT (agence qui, contrairement à l'UNRWA, jouit d'une grande crédibilité), et un système de santé au bord de l'effondrement total, avec à peine une dizaine d'hôpitaux fonctionnant précairement. Le manque de carburant, en partie détourné par le Hamas à des fins terroristes et d'achat de volontés, étrangle l'approvisionnement en eau et la gestion des déchets, exacerbant gravement le risque d'épidémies. Et au milieu de ce pandémonium, 660 000 enfants sont privés de toute scolarisation et de soins médicaux primaires, leur avenir hypothéqué, voire tout simplement inexistant.
Sur le plan militaire et politique, les opérations israéliennes se sont intensifiées depuis mars 2025, avec l'objectif déclaré par le gouvernement de Netanyahou de «détruire le Hamas.» Ces opérations, qui ont inclus de nouveaux ordres d'évacuation massive, font l'objet de vives critiques de la part de la communauté internationale, qui les considère comme de possibles violations du droit international humanitaire.
On ne peut, ni ne doit, banaliser la tragédie de la population civile palestinienne, ni l'ampleur de la destruction à Gaza. Critiquer les décisions et les actions du gouvernement Netanyahou n'est en aucun cas être anti-israélien, et encore moins antisémite ; c'est exercer un jugement critique sur des politiques concrètes susceptibles d'avoir des conséquences dévastatrices pour la population civile de Gaza et s'avérer très contre-productives, y compris pour la sécurité à long terme de l'Etat d'Israël lui-même. Comme l'a si bien exprimé le philosophe Vladimir Jankélévitch, fervent défenseur d'Israël mais critique lucide : «L'amour d'Israël n'exclut pas la critique, il l'exige parfois.»
De son côté, le Hamas, outre sa responsabilité inexcusable dans le déclenchement de cette guerre par son massacre du 7 octobre, persiste dans sa stratégie d'instrumentalisation de sa propre population et continue de lancer des attaques sporadiques. La libération du soldat américain Edan Alexander le 12 mai 2025 semble davantage un geste calculé envers Washington qu'un indice de progrès réel dans la libération de tous les otages, dont la captivité prolongée constitue un crime abominable. Il est fondamental, en outre, de ne pas ignorer les manifestations croissantes, bien que brutalement réprimées, de mécontentement populaire à Gaza contre la barbarie du Hamas, un phénomène que de nombreux médias internationaux, notamment en Espagne, tendent à passer sous silence.
La communauté internationale impuissante
La réponse internationale a été insuffisante et l'accusation du premier ministre Netanyahou envers le Canada, la France et le Royaume-Uni d'inciter à l'antisémitisme est une absurdité et politiquement inadmissible. Lorsque quelqu'un tente de prolonger la réaction à une monstrueuse attaque terroriste pour des motifs d'intérêt personnel, il ne peut franchir le pas suivant de l'aberration en considérant que quiconque le critique, lui et ses décisions condamnables, est antisémite ou anti-israélien. Netanyahou n'est pas l'âme d'Israël, ni celle de la civilisation juive – riche, admirable et menacée – qu'il ne représente pas, et dont il a sans aucun doute exposé l'avenir à des risques nouveaux et insondables par ses intérêts personnels. Rien ne saurait être plus moralement répréhensible que cela : commettre des atrocités humanitaires (NON, pas un génocide, ne banalisons pas la tragédie humaine que furent les génocides, cela constitue en soi un acte de barbarie intellectuelle sans bornes) pour son propre bénéfice, judiciaire ou politique. Cela est inadmissible et exécrable, et ces mots viennent d'un ami avéré de l'Etat d'Israël.
D'autre part, alors que l'ONU (jamais une organisation dotée d'autant de moyens et de politiques aussi parfaitement onanistes n'a connu autant d'échecs et si peu d'influence mondiale – il convient d'en prendre note) condamne le blocus israélien, sa capacité à assurer la distribution équitable de l'aide et à désigner sans équivoque la responsabilité du Hamas dans sa confiscation est franchement scandaleuse. Tout comme il est scandaleux de dissimuler ou de cautionner le fait que l'UNRWA et certains de ses employés aient été ouvertement et activement des terroristes du Hamas. Quelle honte ! Et cela est financé par nos impôts, soit dit en passant.
L'administration américaine du président Trump, bien qu'ayant fourni un soutien militaire à Israël, a également joué un rôle de médiation dans la libération d'otages et, récemment, tant le président que son secrétaire d'Etat, Marco Rubio, ont élevé la voix, se joignant à d'autres dirigeants mondiaux pour appeler à la fin du blocus, manifestant une préoccupation croissante face à la crise humanitaire.
Les implications à long terme de cette tragédie sont désolantes. La reconstruction physique de Gaza exigera des décennies et des dizaines, voire des centaines de milliards d'euros, mais la reconstruction du tissu social et la guérison du traumatisme collectif, exacerbé par l'oppression interne du Hamas et la prolongation injustifiable des opérations militaires, représentent un défi encore plus grand. Le désespoir est un terreau fertile pour la radicalisation, un danger extrême (pas seulement pour Israël – il serait important que le gouvernement actuel le reconnaisse enfin : le djihadisme est l'ennemi implacable commun à nous tous, pas seulement à Israël) et seule une solution impliquant une paix juste, globale et durable pourrait signifier la fin de cette tragédie déchirante pour Israël et les Palestiniens, et par extension pour la région et le reste du monde.
En conclusion, la situation à Gaza en mai 2025 est un abîme qui menace d'engloutir tout espoir de paix et de stabilité régionale. Les responsabilités sont distinctes et différenciées par leur nature et leur ampleur. Israël a l'obligation de conduire ses opérations militaires dans le strict respect du droit international et de garantir l'accès de l'aide humanitaire sans aucune entrave. Le Hamas, en tant qu'organisation terroriste, n'est pas seulement responsable du déclenchement de cet enfer ; sa manipulation cynique de l'aide et son mépris pour la vie de son propre peuple en font un obstacle fondamental à toute solution.
L'horrible assassinat des fonctionnaires innocents de l'ambassade d'Israël à Washington est un signe très clair que l'antisémitisme et la judéophobie continuent de progresser avec une force immense. Les exigences adressées au premier ministre Netanyahou de respecter le droit international humanitaire ne sauraient être considérées comme le détonateur de ces crimes odieux. Ignorer cette réalité ne ferait qu'alimenter le monstre djihadiste. Car, pour paraphraser Edmund Burke, «Pour que le mal triomphe, il suffit que les hommes de bien ne fassent rien.»

*ancien ambassadeur d'Espagne


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