La société Xlinks a officiellement sollicité une suspension de l'instruction de sa demande d'autorisation relative au projet de corridor énergétique entre le Maroc et le Royaume-Uni, en raison de circonstances exceptionnelles échappant à son contrôle comme à celui de l'autorité d'examen. Une attente stratégique liée au contrat pour différence Dans une correspondance adressée à l'Inspection de l'aménagement du territoire (Planning Inspectorate), datée du 14 mai, le maître d'ouvrage britannique indique souhaiter interrompre provisoirement la procédure d'Ordre de consentement au développement (Development Consent Order) – dispositif juridique encadrant les projets d'infrastructures d'envergure – en attendant une décision du ministère de la sécurité énergétique et de la neutralité carbone (Department for Energy Security and Net Zero) concernant l'attribution d'un contrat pour différence (Contract for Difference). Cet instrument de soutien économique conditionne, selon l'entreprise, la viabilité structurelle de l'opération, laquelle a été reconnue d'intérêt stratégique national dès 2023. Le promoteur, engagé dans un dialogue technique avec l'administration compétente, entend veiller à ce que les évolutions éventuelles du projet – qu'elles résultent de la procédure du contrat pour différence ou de consultations complémentaires – puissent être intégrées avec méthode, dans le strict respect des exigences réglementaires. Cette suspension, selon Xlinks, permettra de préserver l'intégrité du processus d'instruction tout en préparant les conditions d'une mise en œuvre conforme aux impératifs de neutralité carbone et de sécurisation du réseau électrique britannique. «Le demandeur considère qu'une pause est justifiée dans les circonstances exceptionnelles actuelles, afin que l'examen puisse se dérouler avec toute la rigueur requise, dès que les éléments techniques et décisionnels auront été clarifiés», affirme la lettre signée par Sam Mercer directeur principal de projet chargé de l'autorisation. Durant cette période, la société s'engage à maintenir un dialogue suivi avec l'Inspection de l'aménagement du territoire et l'ensemble des parties prenantes, afin de préserver l'architecture partenariale du projet. Elle exprime également sa gratitude pour l'attention et la diligence manifestées par les autorités administratives. Le projet Xlinks prévoit l'implantation de câbles sous-marins à courant continu haute tension (CCHT), d'une longueur excédant 3 800 kilomètres, reliant des centrales solaires et éoliennes installées dans le sud du Maroc au réseau de transport d'électricité du Royaume-Uni. Il s'agirait, selon ses concepteurs, du corridor énergétique transfrontalier le plus long jamais conçu à ce jour.