Le 27 mai 2025, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture, par 305 voix contre 199, la proposition de loi instaurant un droit à l'aide à mourir. Cette réforme sociétale majeure, attendue depuis des années, marque une rupture dans l'approche française de la fin de vie. Elle autorise, sous conditions strictes, le suicide assisté et, dans des cas exceptionnels, l'euthanasie pour les patients majeurs, français ou résidents, atteints d'une affection grave et incurable en phase avancée ou terminale, éprouvant des souffrances physiques ou psychologiques insupportables, et capables d'exprimer leur volonté de manière libre et éclairée. En parallèle, un texte sur les soins palliatifs a été adopté à l'unanimité, soulignant la volonté des parlementaires de renforcer l'accompagnement des patients en fin de vie. La ministre de la Santé, Mme Catherine Vautrin, a affirmé que « avant l'ouverture de l'accès à l'aide à mourir, on aura augmenté les soins palliatifs », insistant sur le fait que l'un ne saurait aller sans l'autre. Lire aussi : Le président Macron veut lancer une nouvelle étape de la stratégie française dans l'Indopacifique Le président Emmanuel Macron, tout en saluant l'adoption du texte, n'a pas exclu la possibilité d'un référendum en cas de blocage parlementaire, déclarant sur TF1 que « le référendum peut être une voie pour débloquer le débat sur l'aide à mourir en cas d'enlisement au Parlement ». Cependant, cette avancée législative suscite des réactions contrastées. Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a exprimé son opposition, affirmant que « le choix de faire mourir et d'aider à se tuer n'est pas celui du moindre mal ». Le débat se poursuit désormais au Sénat, où le texte pourrait être modifié, voire retardé. La France, en franchissant ce pas, rejoint les pays ayant légalisé l'aide active à mourir, tout en s'engageant dans une réflexion profonde sur les valeurs d'humanité, de dignité et de solidarité qui fondent son pacte social.