Le Maroc a récemment récupéré un dispositif de suivi satellite précédemment fixé à un vautour de Rüppell, dont la tentative de traversée du détroit de Gibraltar s'est soldée par un échec. L'oiseau, une espèce africaine en expansion progressive vers l'Europe, avait été appareillé au Maroc dans le cadre d'un programme de suivi des rapaces migrateurs. Le vautour, porteur d'une bague de repérage colorée et d'un émetteur, avait entrepris le franchissement du détroit, mais sa trajectoire s'est interrompue lorsqu'il a perdu de l'altitude. Le cadavre de l'oiseau a été retrouvé échoué dans la région de Camp Bay, sur la côte méridionale de Gibraltar. C'est l'unité pour la recherche et la protection de l'environnement (Environmental Protection and Research Unit, EPRU) qui a procédé à la récupération de la dépouille. Le transmetteur a ensuite été confié à Vincent Robba, membre de l'équipe de réhabilitation du GONHS (Gibraltar Ornithological & Natural History Society) et du département de l'environnement local. L'appareil avait été installé dans le cadre d'un projet marocain de préservation des vautours, coordonné par Rachid El Khamlichi, figure active dans la réintroduction du vautour fauve sur le Jbel Moussa. M. El Khamlichi entretient des liens étroits avec le secrétaire général du GONHS, le docteur Keith Bensusan, ainsi qu'avec le ministre gibraltarien de l'environnement, le docteur John Cortes. Après un échange entre le docteur Bensusan et M. El Khamlichi, le docteur Cortes a mobilisé les services compétents de son ministère, qui ont sollicité le concours de l'Association d'affaires Maroc-Gibraltar (Gibraltar Morocco Business Association, GMBA). Le transmetteur a été rapatrié à Tanger, où Steven Marin (GMBA) l'a remis à Mounir Asrar, directeur du centre de développement forestier d'Asilah, organisme en charge de la surveillance des oiseaux marqués. Si la disparition du vautour constitue une perte pour le programme, l'épisode témoigne d'une coopération durable entre institutions scientifiques et autorités publiques des deux rives du détroit. Des échanges bilatéraux et des visites croisées sont en préparation, afin d'approfondir les connaissances sur les voies migratoires et d'accroître la coordination dans la sauvegarde des espèces menacées.