Les parlementaires marocains doivent interpeller, lundi 2 juin, plusieurs membres du gouvernement sur une série de dérèglements dans les domaines de l'enseignement supérieur, de la justice, du numérique et de la gestion territoriale, selon un document parlementaire consulté par Barlamane.com. L'Enseignement supérieur en ligne de mire Le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation sera particulièrement sollicité surtout après le scandale des diplômes trafiqués. Plusieurs groupes parlementaires entendent formuler des questions orales sur la qualité des formations universitaires, les retards dans la remise des diplômes ou encore la situation précaire des étudiants chercheurs. Le groupe de la Confédération démocratique de gauche (CDG) soulèvera les conditions de formation dans les filières juridiques ainsi que l'attribution des bourses pour les stages de recherche. Le groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI) demandera, pour sa part, des explications sur les délais de remise des attestations et les blocages administratifs qui pénalisent les diplômés. Le groupe de l'Union constitutionnelle (UC) alertera sur les effets d'un usage abusif des équivalences académiques dans certaines universités marocaines. Justice, gouvernance territoriale et fractures numériques Le ministre de la justice devra répondre à plusieurs interrogations touchant au fonctionnement de son département. Parmi les points inscrits à l'ordre du jour figurent la création de directions provinciales, la revalorisation des pôles spécialisés dans le droit de la famille ainsi que l'encadrement juridique des délégations exceptionnelles de pouvoir attribuées aux collectivités locales. Une question concerne également l'usage de la langue amazighe dans les procédures judiciaires, question posée par le groupe de la Fédération de la gauche démocratique (FGD). Les députés aborderont par ailleurs les problématiques relatives à la couverture des zones rurales par les services de télécommunication de quatrième génération, ainsi qu'à la mise en œuvre du programme national pour l'intelligence artificielle. Le groupe du Mouvement populaire (MP) interrogera l'exécutif sur les actions entreprises pour généraliser l'accès au numérique dans les régions reculées, tandis que l'Union socialiste des forces populaires (USFP) évoquera les limites du traitement des réclamations citoyennes. Financement de la recherche et encadrement du culte La session comprendra également des échanges avec le ministère chargé des affaires islamiques. Plusieurs députés s'inquiètent de la vétusté de certaines mosquées dans le monde rural et du besoin de renforcer la place de la recherche en sciences religieuses. Le groupe du Parti authenticité et modernité (PAM) demandera des éclaircissements sur les conditions de formation dans l'enseignement supérieur religieux et sur l'évolution du statut des chercheurs dans les sciences islamiques. «La situation du monde rural, en matière tant d'infrastructures cultuelles que d'offre éducative, mérite une attention constante», affirme le groupe istiqlalien (majorité). Ordre du jour dense et pluridisciplinaire La 93e séance, qui doit débuter à 15 heures, comportera au total plus de trente questions orales. Chaque ministre ou délégué ministériel dispose de 7 à 10 minutes pour répondre à chaque intervention, selon le minutage prévu dans le document. Les échanges porteront également sur la réforme de la Charte communale, le soutien aux chercheurs en doctorat, et le suivi des politiques de régionalisation. Il est à noter que plusieurs questions porteront la mention «réponse immédiate», signalant leur caractère jugé urgent par les groupes parlementaires concernés.