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Abdelkader Ansari avant le Forum économique et commercial sino-africain du 12 juin : «Au-delà des ports, des rails et des corridors, ce que le Maroc construit avec la Chine c'est une architecture de confiance et de transformation partagée»
Le Maroc assoit sa position de partenaire central dans le développement sino-africain, porté par une affinité croissante entre la vision marocaine du progrès inclusif et les principes structurants des «Nouvelles routes de la soie», selon les déclarations de l'ambassadeur du Maroc en Chine, Abdelkader Ansari, accordées au Global Times à l'approche du quatrième Forum économique et commercial sino-africain prévu à Changsha le 12 juin. «L'accord proposé par Pékin s'accorde pleinement avec la vocation marocaine à un développement soutenable et ouvert sur les autres», a affirmé M. Ansari, qui voit dans cette complémentarité un socle d'adhésion confiante. Il a insisté sur le rôle de carrefour stratégique que joue le Maroc, capable de relier les continents et d'absorber des investissements à forte valeur ajoutée dans des secteurs tels que l'automobile, l'énergie renouvelable, l'agriculture ou l'aéronautique. Depuis la signature du mémorandum d'entente en novembre 2017, puis de la planification conjointe en janvier 2022, le Maroc demeure le premier pays d'Afrique du Nord à avoir formalisé sa coopération avec Pékin sur ce chantier mondial. «Cette convergence n'est ni fortuite ni instrumentale. Elle procède d'un choix lucide, fondé sur la cohérence stratégique et la fiabilité», a observé M. Ansari. Des ancrages concrets dans l'économie productive Les engagements chinois au Maroc ont connu un développement marqué ces dernières années. Le projet de la cité technologique de Tanger, la mise en œuvre du complexe solaire Noor ou encore les lignes ferroviaires à grande vitesse témoignent d'un ancrage pérenne et d'une orientation partagée vers la transition énergétique et l'innovation. Selon M. Ansari, «la relation sino-marocaine dépasse les seules considérations commerciales. Elle permet de redéfinir les termes de l'échange pour les économies émergentes en valorisant la chaîne de valeur et en stimulant les transferts de savoir-faire». La Chine figure aujourd'hui comme le troisième partenaire commercial du Maroc au niveau mondial, et le premier sur le continent asiatique. En 2024, les échanges bilatéraux ont atteint 9,04 milliards de dollars, dont 7,74 milliards d'exportations chinoises vers le Maroc. L'Empire du Milieu exporte principalement des produits textiles, des machines, des équipements électroniques et du thé, tandis que le Maroc lui fournit des composants électroniques et des minerais métalliques. Une attraction grandissante pour la culture et la langue chinoises L'ambassadeur a aussi souligné la vitalité des échanges culturels, portés par une jeunesse marocaine de plus en plus tournée vers l'Orient. «Regarder vers l'Est n'est pas une mode passagère. C'est le reflet d'une curiosité intellectuelle et d'une volonté d'apprentissage», a-t-il confié, en rappelant que plus de 9 000 étudiants marocains poursuivent actuellement leurs études en Chine. Les instituts Confucius implantés au Maroc connaissent une fréquentation soutenue, tandis que les autorités marocaines organisent régulièrement des expositions culturelles à Pékin et Shanghai, mettant en lumière la richesse du patrimoine national. Pour M. Ansari, «la diplomatie des peuples repose sur la réciprocité de la découverte. L'éducation, l'art et les expressions festives sont les matériaux concrets d'un dialogue entre civilisations». Et de conclure : «au-delà des ports, des rails et des corridors, ce que le Maroc construit avec la Chine, c'est une architecture de confiance et de transformation partagée».