Les importations européennes de vêtements et de textiles ont connu un élan soutenu au premier trimestre 2025, à la veille du durcissement commercial annoncé entre la Chine et les Etats-Unis, selon les données communiquées par l'Institut français de la mode (IFM). Dans les trois mois précédant l'édiction des nouveaux droits de douane par M. Donald Trump, l'Union européenne a importé pour 23,4 milliards d'euros de vêtements, marquant une augmentation de 21 % par rapport à la même période de l'année précédente. Cette poussée reflète une hausse généralisée des arrivages en provenance d'Asie, dont le volume a crû de 29 %. Une offensive asiatique soutenue La Chine, premier fournisseur du continent, enregistre une progression de 29 %, suivie de près par le Bangladesh (+33 %), l'Inde (+28 %), le Cambodge (+38 %), le Viêt Nam (+22 %), le Pakistan (+33 %), le Sri Lanka (+17 %), l'Indonésie (+12 %) et la Thaïlande (+12 %). Même la Birmanie, bien que toujours partiellement écartée par certains donneurs d'ordres depuis le coup d'Etat de 2021, voit ses livraisons augmenter de 9 %. Face à cette montée asiatique, les fournisseurs du pourtour méditerranéen évoluent de manière contrastée. La Turquie, troisième fournisseur de l'Union, recule de 1 %. Le Maroc, de son côté, enregistre une progression modeste mais constante de 9 % tandis que la Tunisie se contracte de 4 %. L'Egypte, quant à elle, poursuit sa trajectoire ascendante avec une hausse de 22 %. Le Royaume-Uni, désormais hors de l'Union, accuse une baisse de 2 %. Les exportations européennes poursuivent leur repli Dans le secteur textile au sens strict, les importations européennes atteignent 8,7 milliards d'euros sur le trimestre, dont 5,7 milliards issus d'Asie, soit une progression de 28 %. Le Bangladesh (+42 %) et le Viêt Nam (+44 %) y figurent parmi les plus dynamiques, tandis que le Japon (+5 %) et la Corée du Sud (+10 %) réalisent également des gains notables. À l'inverse, le Royaume-Uni enregistre la plus forte contraction parmi les vingt premiers fournisseurs (-13 %). Le Maroc recule de 9 % dans ce segment malgré une performance plus vigoureuse à l'export. Sur le plan des expéditions européennes vers l'étranger, aucune inflexion ne vient contrebalancer la poussée des importations. Les exportations d'habillement se contractent de 2 %, celles de textiles de 4 %, aggravant une tendance déjà amorcée depuis deux ans. Les ventes vers l'Asie, en particulier, reculent de manière marquée : -15 % pour l'habillement (2,2 milliards d'euros) et -14 % pour les matières premières textiles (1,3 milliard d'euros). La Chine, la Corée du Sud, l'Inde et le Viêt Nam comptent parmi les principaux pays à avoir réduit leurs achats. Quelques contrepoints subsistent toutefois. Les Etats-Unis, premier acheteur de textile européen, accroissent leurs commandes de 2 % (735 millions d'euros), confirmant une reprise amorcée en 2024. Sur les marchés méditerranéens, le Maroc progresse de 9 %, et l'Egypte, particulièrement dynamique, affiche une hausse de 27 %.