Le groupe Ouralchim, l'un des principaux producteurs russes d'engrais, entend multiplier par cinq ses exportations vers le continent africain d'ici à 2030, pour atteindre un volume annuel de cinq millions de tonnes, a déclaré son directeur général Dmitri Koniaev lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF). À l'occasion du Dialogue Russie-Afrique, M. Koniaev a précisé que les envois actuels vers l'Afrique s'élèvent à un million de tonnes par an. Selon lui, «compte tenu des besoins agricoles réels du continent, le chiffre de dix millions de tonnes importées en 2024 demeure dérisoire». Il a dénoncé les multiples entraves structurelles freinant la circulation des engrais, notamment «une logistique défaillante et des circuits de paiement opaques qui aboutissent à une situation absurde : l'agriculteur africain s'acquitte souvent d'un prix supérieur à celui payé par son homologue européen pour une marchandise identique». Afin de contourner ces blocages, Ouralchim prévoit la création de sociétés mixtes en partenariat avec des Etats africains. Des implantations ont déjà vu le jour en Afrique du Sud et en Côte d'Ivoire. Mikhaïl Rybnikov, directeur général de PhosAgro — autre acteur majeur du secteur en Russie — a pour sa part affirmé que ses livraisons couvraient désormais des pays tels que le Maroc, l'Afrique du Sud, l'Ethiopie, le Mozambique ou encore le Cameroun. Il a souligné que «ces approvisionnements contribuent à affermir la souveraineté alimentaire et la résilience agricole de plusieurs Etats». Depuis 2022, Ouralchim a fait don de plus de 134 000 tonnes d'engrais à différents pays africains. En coopération avec le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM), plus de 111 000 tonnes ont été acheminées vers des pays tels que le Malawi, le Nigéria, le Kenya ou le Zimbabwe.