Réuni jeudi à Rabat sous la présidence de Abdelkader Amara, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a tenu la 171e session ordinaire de son Assemblée générale, marquée par l'adoption de son rapport annuel pour l'exercice 2024 et par l'examen de deux projets d'avis relatifs à l'économie du soin et au transport rural. L'économie du soin : un champ à structurer Intitulé «Reconnaître et organiser l'économie du soin à autrui au Maroc», le premier avis examiné insiste sur la nécessité de repenser le statut et le cadre institutionnel des activités de soutien aux personnes en situation de vulnérabilité ou de dépendance. Face à un vieillissement démographique inexorable et à l'essor des structures familiales nucléaires, le Conseil estime que «l'économie du soin à autrui pourrait devenir un véritable levier d'inclusion sociale s'il lui est accordé la reconnaissance qu'elle mérite». Le texte appelle à une approche globale, articulée autour de la formation, de la professionnalisation et de la valorisation économique de ces métiers encore largement invisibilisés. Transport rural : un impératif d'équité territoriale Le troisième point à l'ordre du jour a porté sur la présentation d'un projet d'avis consacré au transport en milieu rural. Le CESE y souligne que «le désenclavement des zones rurales n'est pas seulement une exigence logistique, mais une condition essentielle à la réduction des inégalités sociales et à l'essor des économies locales». Ce diagnostic s'appuie sur des données récentes et propose des mécanismes de financement et de gouvernance adaptés aux spécificités territoriales. Rapport annuel 2024 : diagnostic transversal des mutations sociales Le rapport annuel adopté à l'unanimité revient sur les principales dynamiques économiques, sociales et environnementales ayant marqué l'année 2024. Il met en exergue les mutations du tissu productif, l'évolution des disparités sociales, les enjeux climatiques croissants, ainsi que les contraintes institutionnelles freinant la mise en œuvre des politiques publiques. Dans son allocution, M. Amara a rappelé que «le rôle du Conseil est d'élaborer des recommandations éclairées, nourries par une concertation constante avec les acteurs de terrain, afin de bâtir un projet de société plus équitable, plus solidaire et plus résilient».