Le Maroc a notablement augmenté ses acquisitions militaires auprès de Tel-Aviv, s'orientant vers une diversification de ses fournisseurs stratégiques, écrit le site INN. Délaissant partiellement ses partenaires européens traditionnels, le royaume a engagé plusieurs commandes auprès de groupes israéliens, témoignant d'un resserrement des liens bilatéraux dans le domaine de la sécurité. Les autorités marocaines ont ainsi engagé une commande de systèmes d'artillerie ATMOS 2000, produits par Elbit Systems, pour un montant compris entre 150 et 200 millions d'euros (entre 1,6 et 2,1 milliards de dirhams). Ce matériel, constitué d'obusiers automoteurs de 155 mm montés sur camions, est doté d'un système de chargement automatique et d'un dispositif électronique intégré permettant une portée supérieure à quarante kilomètres. Parallèlement, le Maroc a acquis le système de défense antiaérienne Barak MX, ainsi que des satellites de reconnaissance. Le royaume a également commandé, pour une valeur de 120 millions de dollars (environ 1,2 milliard de dirhams), des munitions rôdeuses de type Harop et Harpy conçues par Israel Aerospace Industries (IAI), destinées à des frappes autonomes contre des cibles blindées ou dissimulées. Israël étend son influence par l'essor de ses exportations d'armement Depuis 2021, les exportations israéliennes de matériel militaire ont connu une progression spectaculaire, passant de 11,4 milliards à 14,8 milliards de dollars en 2024 (environ 144 milliards de dirhams). Cette augmentation de 37 % en quatre ans est le reflet d'une demande croissante pour des systèmes technologiquement éprouvés dans des contextes de haute intensité. Les exportations de l'année écoulée se répartissent entre les missiles, roquettes et dispositifs de défense aérienne (48 %), les véhicules blindés (9 %) et, pour le solde, les radars, satellites, systèmes de guerre électronique et drones. Plus de la moitié des contrats signés en 2024 dépassaient les 100 millions de dollars. L'Union européenne est devenue la première destination des ventes israéliennes, représentant 54 % des exportations en 2024 contre 40 % l'année précédente. Les pays d'Asie-Pacifique ont absorbé 23 % du volume, les Etats-Unis 9 %, et les partenaires arabes des accords d'Abraham (Emirats arabes unis, Bahreïn, Maroc) 12 %, soit quatre fois plus qu'en 2023. Les systèmes Arrow-3, développés conjointement par IAI et l'agence américaine de défense antimissile, capables d'intercepter des missiles balistiques à plus de cent kilomètres d'altitude, ont été vendus à l'Allemagne pour un montant record de 3,8 milliards de dollars. D'autres pays européens ont acquis les dispositifs Barak MX et David's Sling tandis que la Finlande a entrepris d'intégrer les technologies israéliennes à ses propres réseaux de défense. Les armements israéliens redessinent les équilibres industriels globaux Israël a su adapter son appareil productif à la continuité des opérations militaires tout en répondant à une demande étrangère exponentielle. Son industrie de défense, réorganisée dès l'automne 2023 en régime d'urgence, fonctionne aujourd'hui sans interruption, fournissant tant les forces israéliennes que ses partenaires internationaux. L'ATMOS 2000, le système PULS, les chars Merkava Mk4, le blindage actif Trophy, les drones Hermes 900 et les munitions rôdeuses Harop et Harpy constituent désormais une gamme prisée. L'Allemagne, la Grèce, la Finlande, les Pays-Bas, la Colombie, la Croatie, l'Inde, la Serbie ou encore la Corée du Sud ont signé ou négocié des contrats substantiels. Le système Iron Beam, utilisant un faisceau laser pour intercepter les projectiles à coût réduit, pourrait bouleverser les équilibres de la défense aérienne à courte portée. Il complète le Dôme de fer en offrant une neutralisation quasi instantanée des roquettes dès leur lancement. Une version maritime et une déclinaison embarquée sur véhicules sont en cours de développement. Des systèmes de coordination tels que Gospel, Fire Factory, Lavender ou Fire Weaver assurent l'interopérabilité des forces israéliennes, en combinant données comportementales, renseignements humains et imagerie. Cette architecture, difficilement reproductible par les grandes puissances industrielles classiques, confère à Israël une souplesse opérationnelle inégalée. Enfin, pour atténuer les réserves politiques dans plusieurs pays européens, Israël a favorisé des montages industriels avec production locale. Des composants du système PULS seront assemblés en Allemagne par KNDS ; les Barak MX vendus à la Slovaquie et à la Suède feront l'objet de fabrications locales ; David's Sling sera connecté au réseau radar finlandais. Ces dispositifs d'intériorisation économique permettent de lever les réticences tout en consolidant la position d'Israël comme fournisseur incontournable dans un monde où les besoins militaires se sont, de nouveau, affirmés comme une priorité souveraine.