L'économie marocaine demeure marquée par de fortes disparités territoriales dans la répartition de sa population active. Selon la dernière note du Haut-Commissariat au plan (HCP) consacrée au marché du travail au deuxième trimestre 2025, cinq régions concentrent à elles seules 72,3 % des actifs âgés de 15 ans et plus. Casablanca-Settat représente à elle seule 22,2 % de la population active nationale. Elle est suivie par Rabat-Salé-Kénitra (13,6 %), Marrakech-Safi (13 %), Fès-Meknès (11,8 %) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (11,7 %). Ces cinq régions forment le noyau central de l'activité économique du pays, reléguant les autres territoires à une position périphérique. L'analyse des taux d'activité révèle également des écarts notables : la moyenne nationale s'établit à 43,4 %, mais elle est dépassée dans quatre régions : Tanger-Tétouan-Al Hoceima (47,9 %), les provinces du Sud (46,6 %), Casablanca-Settat (45,4 %) et Marrakech-Safi (43,9 %). À l'opposé, les taux les plus faibles sont relevés à Béni Mellal-Khénifra (39,7 %), Drâa-Tafilalet (40,1 %), Souss-Massa (40,4 %) et dans la région de l'Oriental (40,4 %). La concentration des demandeurs d'emploi épouse une répartition similaire. Cinq régions rassemblent également 72,3 % des chômeurs recensés à l'échelle nationale. Casablanca-Settat arrive nettement en tête (25,5 %), suivie de Fès-Meknès (14,8 %), Rabat-Salé-Kénitra (13,1 %), l'Oriental (10,7 %) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (8,2 %). En termes de taux de chômage, les disparités régionales sont particulièrement marquées. Les provinces du Sud enregistrent un taux de 25,7 %, tandis que la région de l'Oriental atteint 21,1 %. Deux autres régions dépassent également la moyenne nationale, fixée à 12,8 % : Fès-Meknès (16,2 %) et Casablanca-Settat (14,7 %). À l'inverse, les niveaux de chômage les plus modérés sont observés à Drâa-Tafilalet (6,4 %), Marrakech-Safi (7,5 %) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (8,9 %), témoignant d'une insertion professionnelle relativement plus soutenue dans ces territoires. La persistance de ces déséquilibres territoriaux, tant en matière d'activité que de chômage, souligne les limites des politiques d'aménagement du territoire et l'urgence de repenser la répartition des ressources productives à l'échelle nationale.