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Des botanistes documentent l'implantation rapide d'espèces exogènes dans la flore marocaine après douze années de recherches de terrain
Publié dans Barlamane le 19 - 08 - 2025

La flore marocaine est réputée pour sa richesse et son taux d'endémisme exceptionnel. Elle est même considérée comme «relativement bien connue» après «plus d'un siècle d'intenses explorations botaniques». Pourtant, une étude récemment publiée dans les Carnets botaniques, examinée par Barlamane.com, montre qu'elle demeure loin d'être figée. Résultat de douze années de prospections méticuleuses, ce travail révèle l'ampleur croissante des espèces exogènes qui s'installent et parfois se naturalisent au Maroc.
Un effort scientifique de longue haleine
Entre 2013 et 2024, une équipe internationale composée de neuf botanistes a sillonné le pays à travers «93 journées de terrain». Leurs recherches, qui combinent rigueur académique et observations naturalistes, se sont déployées dans des environnements très variés : des «plaines atlantiques et certains secteurs reculés des Atlas» aux zones rurales et urbaines fortement transformées.
La méthode adoptée rompt avec la tradition consistant à privilégier les espaces protégés ou peu perturbés. Les chercheurs ont choisi de concentrer une part notable de leurs efforts sur les «secteurs pour lesquels il existe peu de données historiques (par ex. routes créées récemment, zones urbaines rudéralisées, zones cultivées)». Ces lieux, souvent négligés par les botanistes classiques, se sont révélés être des foyers de découvertes d'une importance insoupçonnée.
Onze espèces exogènes inédites recensées
Au total, l'équipe a identifié «onze taxons nouveaux» pour la flore marocaine, tous d'origine exogène : Ageratum houstonianum, Cardiospermum halicacabum, Eichhornia crassipes, Euphorbia hyssopifolia, Ipomoea indica, Ipomoea triloba, Lemna minuta, Mirabilis jalapa, Physalis ixocarpa, Setaria palmifolia, Tithonia diversifolia. À cette liste s'ajoute un taxon autochtone, Hibiscus cf. tridactylites, jusqu'ici inconnu dans le pays.
Un chiffre retient particulièrement l'attention : «80 %» des nouvelles découvertes concernent des espèces «exogènes, naturalisées ou occasionnelles». Autrement dit, la majorité des ajouts récents à l'inventaire floristique ne provient pas d'une meilleure connaissance de la flore native, mais bien de l'installation d'espèces venues d'ailleurs.
Une flore marocaine en pleine transformation
Pour les auteurs, cette proportion traduit une mutation profonde : la biodiversité marocaine ne se transforme plus seulement sous l'effet de sa richesse endémique, mais aussi par l'afflux croissant d'espèces importées. Les zones urbaines, les routes nouvelles et les champs cultivés deviennent ainsi des «réservoirs de découvertes» qui favorisent l'expansion d'espèces adventices, parfois envahissantes.
«La coexistence d'un taux d'endémisme élevé et d'une forte pénétration d'espèces introduites reflète un système dynamique», soulignent les chercheurs. Le Maroc apparaît dès lors comme un laboratoire privilégié pour observer la confrontation entre flore native et invasions biologiques.
Des institutions mobilisées et un appel à la vigilance
Cette étude, publiée sous licence libre, est le fruit d'une collaboration entre Reneco International Wildlife Consultants, le Jardin botanique de Meise (Belgique), le Conservatoire et Jardin botaniques de Genève, ainsi que l'Institut national de la recherche agronomique (Maroc). Les spécimens collectés ont été déposés dans plusieurs herbiers de référence, assurant leur conservation et leur accessibilité aux chercheurs futurs.
Mais au-delà de la simple taxonomie, le message est clair : l'expansion rapide des espèces exogènes appelle une gestion attentive. Certaines, qualifiées «invasives émergentes» ou «transformatrices», peuvent modifier durablement les écosystèmes, concurrencer les espèces locales et peser sur les pratiques agricoles.
La publication insiste sur l'urgence d'adapter les stratégies de surveillance et d'inventaire. Les botanistes n'entendent pas seulement enrichir les listes d'espèces : ils cherchent à rendre compte des bouleversements accélérés que subit la biodiversité marocaine sous l'effet des activités humaines et des échanges mondialisés.


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