Une équipe du Southwest Research Institute (SwRI) aux Etats-Unis, dirigée par l'astrophysicienne marocaine Maryame El Moutamid, a détecté un satellite jusqu'alors inconnu d'Uranus, septième planète du système solaire. La découverte, annoncée officiellement cette semaine par le SwRI, porte à vingt-neuf le nombre de satellites connus de la planète géante. Selon Mme El Moutamid, «il s'agit d'une découverte importante pour la compréhension du système compact d'Uranus, où les satellites sont très proches les uns des autres, créant des perturbations gravitationnelles qui rendent le système instable à long terme». Elle a précisé que «ces satellites entreront en collision et formeront des anneaux plus massifs, qui s'étaleront pour engendrer de nouveaux satellites, selon un cycle répétitif d'environ cinquante millions d'années». Âgée de quarante et un ans, Mme El Moutamid occupe les fonctions de scientifique principale au SwRI et de principale investigatrice d'un programme d'observation d'Uranus mené par le télescope spatial James Webb (JWST) de l'Agence américaine de l'espace (NASA). Elle a indiqué que «cette découverte aide à comprendre l'échelle de temps de l'instabilité du système et la composition du système primordial d'Uranus». Le parcours et les ambitions d'une chercheuse marocaine Native d'Essaouira, la scientifique a confié avoir été formée à l'école publique marocaine avant de poursuivre ses études en France puis aux Etats-Unis, notamment à l'université Cornell de New York. Elle a tenu à saluer «la qualité du système éducatif marocain» et à encourager les jeunes générations passionnées d'astronomie «à foncer, à ne jamais se sous-estimer et à saisir les opportunités de travailler avec des scientifiques du monde entier». Revenant sur la portée de la découverte, Mme El Moutamid a précisé que le nouvel astre, d'un diamètre de dix kilomètres, est «le plus petit satellite d'Uranus jamais observé». Détecté par une caméra proche infrarouge du JWST, il évolue à environ 56 250 kilomètres du centre de la planète, entre les orbites des lunes Ophélia et Bianca. Elle a expliqué avoir choisi Uranus car il s'agit d'une «planète mal connue», dont l'axe de rotation est incliné à plus de 90° par rapport à son plan orbital, ce qui facilite l'observation de ses anneaux et de ses satellites. Elle a ajouté que l'étroitesse et la stabilité apparente de ces anneaux supposent un mécanisme de «chien de berger» pour en contenir les particules. À moyen terme, Mme El Moutamid affirme vouloir conduire une mission spatiale non habitée autour de Saturne, afin d'étudier ses anneaux et ses satellites, notamment ceux qui recèlent des océans liquides, dans la perspective de mieux comprendre leur formation et leur évolution.