Le Maroc a franchi cette année une étape commerciale notable en ouvrant son marché aux viandes brésiliennes. Rabat a validé en 2025 l'entrée de 20 000 tonnes de viande bovine et ovine, exemptées de tout tarif douanier, donnant à l'Amérique du Sud une place accrue dans l'approvisionnement du royaume. Selon des chiffres officielles consultés par Barlamane.com, «le Maroc a officiellement autorisé en 2025 l'importation de viande bovine et de viande ovine en provenance du Brésil, pour un volume de 20 000 tonnes exemptées de droits de douane». Pour les autorités de Brasilia, cette ouverture «étend la présence de la viande brésilienne en Afrique du Nord», une région où le marché de la protéine animale connaît une forte recomposition. L'année 2025 marque également une percée inédite à l'échelle du continent africain. Pour la première fois, le Kenya, en Afrique de l'Est, a donné son feu vert aux expéditions de viande brésilienne. Le texte précise que «le pays n'avait jamais reçu auparavant un seul envoi de viande bovine en provenance du Brésil». L'accord a été formalisé après l'adoption d'un certificat sanitaire international (CSI) permettant l'entrée de viande fraîche, d'abats et de sous-produits. Cette décision est entrée en vigueur dès janvier 2025 et «place le Brésil dans une position plus stratégique encore sur le continent africain». Elle ne se limite pas à de simples expéditions, mais «sert de vitrine internationale en confortant l'image du pays comme garant mondial de la protéine animale, à une époque où la sécurité alimentaire devient un enjeu prioritaire». Jusqu'en 2024, les exportations de protéines animales brésiliennes vers l'Afrique se concentraient surtout sur l'Egypte et le Maroc, mais aussi sur certains partenaires d'Afrique subsaharienne comme l'Afrique du Sud et le Nigeria. Désormais, «la carte des expéditions s'élargit vers l'Afrique orientale». Puissance bovine mondiale Depuis plus d'une décennie, le Brésil demeure le premier exportateur de viande bovine, représentant environ 25 % des ventes mondiales. Selon l'Association brésilienne des industries exportatrices de viande (ABIEC), «en 2024, les expéditions du secteur ont avoisiné 10,8 milliards de dollars» (près de 107 milliards de dirhams). L'organisme anticipe qu'«avec l'entrée du Kenya et d'autres marchés nouvellement ouverts, le chiffre devrait franchir la barre des 11 milliards de dollars» (près de 109 milliards de dirhams) en 2025. Les défis, toutefois, demeurent. Exporter du bœuf vers l'Afrique de l'Est suppose de «surmonter des obstacles logistiques». Les pays africains «en validant le modèle brésilien, exige une rigueur absolue en matière de traçabilité, de contrôle vétérinaire et de prévention des maladies». Pour le Brésil, cela implique d'«investir dans l'harmonisation des procédures et dans la transparence, afin de préserver la crédibilité acquise dans d'autres marchés». Hors d'Afrique, «l'Indonésie a approuvé l'entrée de coupes de bœuf avec os et les Philippines ont validé l'expédition d'abats et de sous-produits». Ces évolutions traduisent la volonté de Brasilia de «réduire sa dépendance à l'égard de la Chine, qui concentre encore plus de la moitié des expéditions nationales».