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«La reconnaissance de la souveraineté du Maroc du Sahara constitue un critère déterminant dans les échanges bilatéraux entre Rabat et le monde», selon une étude internationale
Une recherche conduite par Abdüssamet Pulat de l'université de Sakarya, publiée en ligne le 25 août dans Journal of Asian and African Studies (DOI : 10.1177/00219096251359238, ORCID : 0000-0002-0758-5596), propose une lecture inédite de la politique étrangère du Maroc sous le règne du roi Mohammed VI. S'appuyant sur l'analyse quantitative de visites officielles effectuées entre 1999 et 2023, l'étude identifie les partenariats économiques et la reconnaissance de l'intégrité territoriale comme les moteurs principaux de l'action diplomatique marocaine. L'auteur insiste sur le caractère novateur de sa méthodologie : «Cette approche empirique comble une lacune dans les études qualitatives antérieures». Pour y parvenir, il a compilé un jeu de données inédit retraçant l'ensemble des visites de haut niveau, puis appliqué des modèles de régression logistique. Cette démarche permet de quantifier l'influence relative de facteurs économiques, d'affinités régionales et de la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental, démontrant que «les visites de haut niveau reflètent des objectifs stratégiques plus larges». Analyse des déterminants économiques et territoriaux des visites officielles L'étude montre que les relations économiques constituent le facteur le plus constant dans le choix des déplacements diplomatiques marocains. Elle précise également que «la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental constitue un critère déterminant dans les échanges bilatéraux». Ces deux dimensions, économique et territoriale, se conjuguent mutuellement et structurent l'agenda diplomatique marocain. L'auteur note que «les partenariats économiques et la quête de légitimité territoriale orientent significativement les déplacements des dirigeants marocains», ce que confirment les investissements internationaux dans les provinces du Sud et le ralliement de chefs tribaux sahraouis. Implications régionales et internationales des schémas de visite Au-delà des enjeux sahariens et économiques, l'analyse révèle l'importance des relations avec l'Afrique subsaharienne, le monde arabe et l'Union européenne. Selon l'auteur, ces visites officielles servent à établir des liens durables, à négocier des accords stratégiques et à amplifier la visibilité du Maroc sur la scène internationale. La recherche souligne que ces interactions diplomatiques, «mesurées et régulières, reflètent une stratégie multiforme articulant influence politique, ouverture commerciale et reconnaissance territoriale». Cette investigation fournit un éclairage inédit sur la diplomatie royale, en démontrant que les choix de visites ne se réduisent pas à des gestes symboliques mais traduisent des priorités politiques, économiques et territoriales précises. L'auteur estime que son travail «apporte une contribution fondée sur les données à la compréhension de l'orientation extérieure du pays», confirmant la sophistication et la cohérence de la stratégie marocaine sous le roi Mohammed VI.