Le ministère marocain du transport et de la logistique a annoncé l'instauration de nouveaux dispositifs de contrôle sur les motocycles importés après la suspension des vérifications obligatoires des compteurs de vitesse le 21 août en réponse à une progression notable des arrivées, notamment en provenance de Chine et à des inquiétudes croissantes liées à la sécurité routière. Selon une source proche du dossier, «des stations de surveillance seront bientôt établies aux points frontaliers, en particulier dans les ports, et comprendront des représentants de l'Administration des douanes (ADI) et d'autres services compétents afin d'assurer la conformité avant l'entrée des véhicules sur le territoire». Le ministère a précisé que «cette mesure a pour objet de alléger les procédures d'importation pour les sociétés détentrices du "Green Pass", y compris les cyclomoteurs motorisés, déjà conformes aux normes techniques requises». Cette décision repose sur les données communiquées par le ministère du commerce et de l'industrie et par l'Administration des douanes, qui font état d'une augmentation marquée des importations, passées de 121 674 motocycles en 2022 à 336 970 en 2024. Plus de 90 % de ces véhicules sont dotés de moteurs inférieurs à 50 centimètres cubes. Révisions juridiques et statistiques alarmantes Le même source a indiqué que «des discussions sont en cours pour modifier les dispositions légales en vigueur, notamment les articles 111 et 157 du code de la route». Parmi les pistes étudiées figure «un réexamen des sanctions applicables aux propriétaires de motocycles qui ne répondent pas aux prescriptions techniques». Elle a également fait état de «tractations en vue de renforcer les mécanismes de certification et de resserrer les contrôles à l'importation». Ces annonces surviennent après le report de l'obligation de vérification des compteurs de vitesse, destinés à garantir le respect de la limite légale de 50 centimètres cubes de cylindrée et de 50 km/h de vitesse maximale. Les usagers de motocycles avaient bénéficié d'un délai supplémentaire pour se conformer à cette exigence. Le ministre du transport et de la logistique, Abdessamad Kayouh, a abordé cette question le 10 septembre, lors d'une réunion du comité permanent de la sécurité routière. Il a reconnu que «l'introduction soudaine de la règle du compteur de vitesse avait posé des difficultés aux propriétaires de motocycles, rendant nécessaire une adaptation des textes à la réalité pratique, tout en maintenant la priorité accordée à la sécurité routière». Il a précisé que «l'approbation officielle des dispositifs de mesure de vitesse restait à l'examen et que la surveillance reprendrait dès que les procédures nécessaires seraient arrêtées». Présentant des chiffres provisoires, le ministre a relevé que «2 922 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la route depuis le début de l'année, une progression notable par rapport à la même période en 2024». Les décès en milieu urbain ont bondi de 45,6 %, dont près de la moitié concerne des motocyclistes, tandis qu'en dehors des agglomérations la hausse avoisine 13 %. M. Kayouh a conclu que «ces statistiques préoccupantes démontrent l'urgence de mettre en place des mesures exhaustives couvrant l'ensemble de la chaîne, depuis l'importation et la distribution jusqu'à la certification et la surveillance routière».