L'ancien président sud-africain Jacob Zuma provoque un séisme politique à Pretoria après son déplacement au Maroc, au cours duquel il proclame son appui au plan d'autonomie présenté par le Royaume pour le Sahara. D'après la lettre d'information African Bulletin, «en déclarant que son nouveau parti, l'Umkhonto weSizwe (MK), reconnaît la souveraineté du Maroc», il rompt avec la ligne traditionnelle de son pays, longtemps marquée par une hostilité persistante envers Rabat, et se range dans ce que le texte qualifie de «consensus international croissant autour de l'autonomie comme seule issue réaliste au différend». Pretoria dans l'embarras et la contradiction La réaction des autorités sud-africaines apparaît, selon la source, «empreinte d'embarras et de contradictions». Le ministre des affaires étrangères, Ronald Lamola, déclare d'abord que le gouvernement «n'avait rien à voir avec le déplacement de Zuma», avant de menacer «de convoquer l'ambassadeur du Maroc à Pretoria» après l'apparition du drapeau sud-africain lors de la rencontre entre Jacob Zuma et le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita. Des documents révélés attestent que «la propre ambassade d'Afrique du Sud à Rabat avait demandé au Maroc d'offrir à Zuma un accueil honorable», ce qui fragilise la tentative du gouvernement sud-africain de se distancier de cette visite. L'ancien chef d'Etat, pour sa part, «réaffirme avec vigueur que le drapeau sud-africain appartient à son peuple et non au parti au pouvoir». L'analyse considère que cette prise de position met en exergue «une fracture idéologique profonde à Pretoria», rappelant que «le soutien de l'Algérie au Polisario constitue un élément identitaire de son régime tandis que la posture sud-africaine s'avère de plus en plus fragile». Un basculement diplomatique en faveur de Rabat Le bulletin précise que «le parti MK, désormais troisième force du parlement, exprime la voix de millions de Sud-Africains qui rejettent la politique vieillissante de l'ANC alignée sur Alger». Pour le Maroc, poursuit l'article, «la visite de Zuma représente une percée historique». Elle confère à Rabat, selon la même source, «un surcroît d'élan diplomatique et met à nu la fragilité du récit anti-marocain porté par Pretoria». Le texte ajoute que «sur l'ensemble du continent africain, un nombre croissant d'Etats appuient le plan d'autonomie du Maroc et se détournent de l'agenda destructeur du Polisario». Il affirme enfin que «ce basculement en faveur du Royaume devient irréversible, laissant l'Algérie et l'ANC isolés dans leur soutien à un projet séparatiste qui compromet la stabilité, la paix et le développement du Maghreb et du continent».