Nezha Alaoui M'Hammedi, ambassadrice du Maroc en Ethiopie, a réuni au sein de la résidence marocaine une assemblée de haut niveau consacrée à l'essor des financements climatiques en Afrique, en marge du Sommet africain sur le climat. L'événement a permis de rappeler la place singulière du royaume chérifien dans la mobilisation de ressources pour la préservation du bassin du Congo, considéré comme l'un des poumons écologiques de la planète. L'accent mis sur le bassin du Congo et le Fonds bleu Dans ses propos liminaires, l'ambassadrice a affirmé «l'importance de la coopération régionale, notamment autour du bassin du Congo, dont la stabilité climatique est essentielle». Elle a rappelé que le souverain marocain a lancé le Fonds bleu dédié à ce bassin, instrument destiné, selon ses termes, «à mobiliser des ressources afin de soutenir le développement durable et de répondre aux défis climatiques les plus pressants». Mme Alaoui M'Hammedi a souligné que ce mécanisme reflète «l'engagement ferme du Maroc en matière d'adaptation au changement climatique, particulièrement face aux défis spécifiques des pays africains». Elle a ajouté qu'une collaboration accrue entre Etats «pourrait accroître l'efficacité des efforts en matière de transition énergétique et de développement durable». Une reconnaissance africaine et francophone Au cours de la rencontre, l'ambassadrice a rendu hommage à l'appui du roi Mohammed VI à ce qu'elle a décrit comme «une démarche climatique exemplaire en faveur du bassin du Congo». Elle a insisté sur le rôle que peuvent jouer les pays africains francophones «dans l'accès aux financements climatiques indispensables pour affronter leurs vulnérabilités propres». Présente à Addis-Abeba, Arlette Soudan-Nonault, ministre de l'environnement et du développement durable de la République du Congo, a salué la contribution marocaine. Dans une allocution remarquée, elle a affirmé que le bassin du Congo représente «un continent de solutions face à la crise climatique mondiale». Elle a précisé que les forêts congolaises absorbent «1,5 milliard de tonnes de dioxyde de carbone chaque année» et que ses tourbières renferment, d'après les dernières recherches internationales, «31 milliards de tonnes de CO2, soit des volumes bien supérieurs aux estimations antérieures». Les discussions ont souligné le rôle déterminant des financements climatiques pour réunir les ressources nécessaires au développement durable. Plusieurs intervenants ont plaidé pour «le maintien d'un dialogue permanent et d'une coopération effective afin de répondre de manière concertée aux menaces du dérèglement climatique». La rencontre a également été l'occasion de mettre en avant le rapprochement entre Rabat et Kinshasa. Selon l'ambassadrice, cette orientation «vise à établir un cadre élargi d'action climatique englobant l'ensemble des pays francophones d'Afrique». Elle a conclu que cette démarche «prépare les discussions du prochain sommet mondial sur le climat (COP) afin que la voix africaine porte dans les négociations planétaires». Enfin, Nefertiti Mushiya Tshibanda, représentante permanente de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) auprès de l'Union africaine et de la Commission économique pour l'Afrique des Nations unies (UNECA), a rappelé que l'OIF œuvre depuis 1988 «pour faciliter l'accès des pays francophones aux financements climatiques et leur permettre de mettre en œuvre des solutions adaptées». Elle a souligné que cette orientation «accordera une attention particulière à l'autonomisation des femmes et des jeunes entrepreneurs, en favorisant la mise à niveau des capacités et la promotion de l'innovation».