Damas a salué la décision du Conseil de sécurité de l'ONU de lever les sanctions imposées au président syrien Ahmed Al Charaa et au ministre de l'Intérieur Anas Khattab. Cette décision permet d'appréhender une nouvelle dynamique dans le monde où la Syrie devrait reprendre une place de choix après plus de 10 ans de chaos. Le pouvoir syrien a réagi à la nouvelle en affirmant que la décision du Conseil de sécurité « reflète l'unité de la position internationale en faveur du soutien à la stabilité en Syrie ». La décision du Conseil de sécurité a été adoptée par 14 des 15 membres du Conseil, seule la Chine s'étant abstenue. Votée à la majorité écrasante, la levée des sanctions marque une nouvelle façon d'entrevoir la Syrie qui est désormais perçue comme un futur partenaire. Elle relance de manière claire le positionnement de la Syrie car elle ne concerne pas seulement Ahmed Al Charaa et Anas Khattab, elle signifie un rétablissement des relations entre Damas et toute la communauté internationale. Même si les faits semblent surprenants au vu du passé du président syrien (connu par son autre nom Mohamed Al Joulani) qui a été le fondateur de la branche syrienne d'Al-Qaïda, la communauté internationale a légitimé al Charaa comme nouveau président de la Syrie à la suite du renversement du régime de Bachar Al Assad. Par ailleurs cette décision découle de la volonté des Etats-Unis de travailler avec la « nouvelle » Syrie, et une rencontre à la Maison Blanche avec le président américain Donald Trump est prévue lundi. Il s'agira de la première fois qu'un président syrien sera reçu à la Maison Blanche, Ce tournant stratégique s'explique par les intérêts d'Etat et le positionnement géostratégique important du pays qui devrait occuper une nouvelle place sur l'échiquier mondial. « Avec l'adoption de ce texte, le Conseil envoie un message politique fort reconnaissant que la Syrie est dans une nouvelle ère », a réagi l'ambassadeur américain Mike Waltz. « Le nouveau gouvernement syrien travaille dur pour remplir ses engagements dans la lutte contre le terrorisme et la drogue, dans l'élimination des restes d'armes chimiques et pour promouvoir la sécurité et la stabilité régionale », a-t-il ajouté. Juste après la décision onusienne, le gouvernement britannique a également annoncé la levée de ses sanctions contre le président syrien, ce qui semble être une application immédiate de la nouvelle donne internationale et d'autres pays devraient suivre la tendance en rétablissant leurs relations diplomatiques avec la Syrie. La nouvelle direction syrienne, voudrait rompre avec les années Bachar et la parenthèse de terrorisme qui avait plongé le pays dans le chaos, pour remettre Damas dans son environnement naturel. Par cette décision, la communauté internationale, de son côté, cherche à pacifier et sécuriser cette région entre l'Orient et l'Occident. Et les Etats-Unis qui mènent la danse dans ce dossier, voudraient jouer un rôle central dans la reconstruction du pays, la mise en place de projets économiques, la lutte contre le terrorisme et certainement parvenir à un accord avec Israël.