On en sait un peu plus sur le rôle crucial de la France dans l'adoption, le 31 octobre, par le Conseil de sécurité de l'ONU, de la résolution 2797 concernant le Sahara occidental. En coulisses, la diplomatie française a réussi à surmonter les réserves des trois pays de l'Union européenne siégeant au Conseil de sécurité — la Grèce, la Slovénie et le Danemark — pour qu'ils s'alignent sur la position défendue conjointement par Paris et Washington. «Paris a dû batailler jusqu'au bout pour obtenir le soutien de ses partenaires européens au sein du Conseil de sécurité. Les ambassadeurs de France ont recueilli les demandes d'amendements au Danemark, en Grèce et en Slovénie, très attachée à la notion d'autodétermination», selon Africa Intelligence. Face à la réticence initiale de la Slovénie concernant le texte présenté par les Etats-Unis, Emmanuel Macron est personnellement intervenu pour lever ces objections lors de son déplacement officiel à Ljubljana. Le président français s'est rendu en Slovénie les 20 et 21 octobre pour participer au 12e Sommet des pays du Sud de l'Union européenne. Le chef de l'Etat a poursuivi son séjour par une visite bilatérale, marquée par des entretiens avec la présidente Nataša Pirc Musar et le Premier ministre Robert Golob. «Les deux dirigeants ont réaffirmé un agenda commun sur les grands dossiers européens et internationaux», a rapporté le palais de l'Elysée à l'issue de ces discussions. Pour rappel, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait également effectué une visite d'Etat en Slovénie en mai dernier. Après l'adoption de la résolution 2797, la France collabore désormais avec le Maroc à l'élaboration d'un nouveau document intégrant le plan d'autonomie marocain, qui sera présenté à Staffan de Mistura, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental. Ce dernier a indiqué mercredi attendre la nouvelle version de la proposition marocaine pour relancer le processus de négociations impliquant les quatre parties : le Maroc, l'Algérie, le Polisario et la Mauritanie. Dans son discours du 31 octobre, le roi Mohammed VI a confirmé que le Maroc «procédera à l'actualisation et à la formulation détaillée de la Proposition d'autonomie en vue de sa soumission ultérieure aux Nations unies».