La police nationale espagnole a annoncé avoir intercepté, en moins d'une semaine, plus de onze tonnes de résine de cannabis lors de deux opérations menées à Malaga et à Algésiras, grâce à la coopération avec la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) du Maroc et avec les autorités judiciaires de Rabat. Selon une communication officielle, les enquêteurs ont pu identifier deux véhicules – une fourgonnette et un camion articulé – qui dissimulaient la drogue dans des meubles, des doubles fonds et même entre des palettes de melons. Les investigations, conduites depuis le mois de juillet, ont mis au jour une organisation criminelle transnationale, liée à des ramifications marocaines et espagnoles, qui préparait l'acheminement de stupéfiants par les ports de Tanger et d'Algésiras. Un convoi frigorifique chargé de melons servait de paravent Dans la première opération, les policiers ont découvert à Malaga un camion frigorifique arrivé la veille par le port d'Algésiras. Le véhicule, escorté par deux automobiles «lanceuses» chargées de repérer d'éventuelles patrouilles, transportait officiellement des palettes de melons. L'examen du chargement a permis de mettre au jour 9 300 kilogrammes de résine de cannabis. Le camion, sa remorque et les deux voitures ont été saisis. Six hommes ont été arrêtés et placés en détention provisoire. La police nationale a précisé que «les véhicules utilisés étaient spécialement préparés pour dissimuler la drogue et bénéficier d'un accompagnement de sécurité». Une fourgonnette chargée de meubles provenait de Tanger La seconde opération, ouverte en août, a ciblé un véhicule utilitaire qui devait quitter le port de Tanger pour rejoindre Algésiras, puis Malaga. À son arrivée, les enquêteurs ont découvert dans la cargaison de meubles 1 825 kilogrammes de résine de cannabis, plus de 14 000 euros en espèces et huit téléphones portables. Quatre suspects ont été appréhendés et incarcérés. Les deux affaires ont été placées sous la tutelle du parquet spécial antidrogue de l'Audience nationale et du ministère public de Gibraltar. La police nationale espagnole a souligné que «ces saisies n'auraient pu être réalisées sans l'étroite collaboration avec la Direction générale de la sûreté nationale du Maroc et les autorités judiciaires marocaines».