L'Association nationale des cliniques privées (ANCP) a adressé, lundi 6 octobre, une lettre ouverte au ministre de la santé et de la protection sociale, Amine Tehraoui, dans laquelle elle exprime son «étonnement» face à son annonce récente d'un arrêt du «soutien destiné aux cliniques privées». Selon l'organisation, «aucune clinique affiliée n'a jamais bénéficié d'une quelconque aide publique, ni pour l'équipement, ni pour le fonctionnement». L'ANCP estime que cette déclaration a provoqué «un malentendu auprès de l'opinion publique, en donnant à penser que les établissements privés recevraient des subsides de l'Etat». L'association demande au ministre de préciser les textes réglementaires ayant fondé cette décision et de publier «la liste exhaustive des cliniques ayant prétendument bénéficié d'un appui financier, accompagnée des montants concernés, afin d'assurer une pleine transparence à l'égard des citoyens». L'ANCP dénonce un amalgame préjudiciable au secteur Dans sa missive, l'association avertit que de telles déclarations risquent d'entretenir «une confusion dommageable quant à la nature du partenariat entre l'Etat et le secteur privé». Elle rappelle que les cliniques privées «jouent depuis des décennies un rôle essentiel au service de la santé publique, en accueillant chaque année des milliers de patients dans un climat de confiance et de rigueur médicale». L'ANCP fait valoir que ces établissements «participent activement à l'essor de la médecine marocaine et contribuent à la qualité globale des soins dispensés sur le territoire». Elle réaffirme par ailleurs «sa disponibilité constante à un dialogue constructif avec le ministère de la santé, dans l'intérêt supérieur des patients et pour la complémentarité des secteurs public et privé». Le ministre justifie une révision du rapport entre l'Etat et les cliniques Mercredi, Amine Tehraoui avait déclaré, devant la commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants, la suspension de plusieurs aides d'investissement accordées aux cliniques privées, évaluées à plusieurs millions de dirhams. Il avait expliqué que «la future carte sanitaire ne se limitera plus à un découpage géographique, mais reposera sur une approche scientifique et technique intégrant les évolutions démographiques et sociétales des cinq prochaines années». Le ministre avait encore précisé que cette nouvelle approche «inclura le secteur privé afin de mesurer sa contribution réelle et de définir une relation renouvelée avec lui». Diffusée en direct sur les plateformes du Parlement, cette intervention a été marquée par une déclaration tranchante du ministre, pour qui «les cliniques privées, lorsqu'elles s'implantent face aux hôpitaux universitaires, aggravent les difficultés au lieu de les résoudre». Amine Tehraoui a ajouté que son département «mène une lutte contre les établissements qui abusent de la détresse des malades, gonflent les factures ou manipulent les dossiers médicaux», précisant que «vingt commissions d'inspection effectuent chaque mois des visites de contrôle sur l'ensemble du territoire».